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Laetitia Mundele: «les violences sexuelles ne peuvent pas rester impunies»

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Laetitia Mundele: «les violences sexuelles ne peuvent pas rester impunies»

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Par Tantia Sakata

Chargée de programme adjointe de l’Ong «Réseau 2 Congo Genre et Développement» depuis 2017, Laetitia Mundele Lusamba œuvre pour la défense des droits des femmes et des enfants. Bien avant, elle a assumé le poste de secrétaire permanente dans la même structure, sous l’encadrement de la présidente de l’époque, Maître Belinda Luntadila, actuellement rapporteur de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

Cette femme mariée et mère de famille est graduée en Technique de laboratoire à l’Institut des sciences et techniques médicales (ISTM/Kin). Le «Réseau 2 Congo Genre et Développement» se préoccupe de la protection et de la promotion des droits de l’homme en général, et de la femme en particulier.

Pour atteindre cet objectif, Laetitia Mundele Lusamba travaille dans l’autonomisation de la femme, le leadership politique de la femme, l’entreprenariat des jeunes, la santé de la reproduction, la participation politique de la femme. A l’heure où les Congolaises unissent leurs efforts pour le respect de l’article 14 de la Constitution, qui prône la parité homme-femme à tous les niveaux de responsabilité, Laetitia Mundele a indiqué que son organisation sensibilise également les femmes ciblées dans des églises en ce qui concerne leur participation politique. « C’est pour que cette représentativité de la femme soit effective et active», a-t-elle soutenu.
Selon elle, la problématique de succession est aussi abordée, y compris la participation politique des jeunes. Question d’assurer la relève.

A la question de savoir si la concrétisation de la parité homme-femme sera possible en République Démocratique du Congo, la chargée de programme adjointe a signifié que « ça demande beaucoup de volonté des femmes, du gouvernement et des hommes qui occupent des postes de décisions de pouvoir accompagner et d’accepter la participation des femmes. C’est possible, mais c’est encore un défi à relever».

Son souhait est que la représentativité entre l’homme et la femme soit équitable dans les instances de prise de décisions dans le pays.
En cette période de la pandémie de Covid-19, elle a salué l’apport des femmes pendant cette crise sanitaire mondiale. Et de poursuivre « les sages-femmes, infirmières et autres étaient toujours présentes dans les hôpitaux pour assister et prendre soins de personnes contaminées.

Les femmes ont continué à donner la vie, cela bien que les hôpitaux soient devenus des lieux sensibles où beaucoup ne voulaient plus fréquenter. Comme pour dire, malgré la Covid-19, la femme était et est toujours-là». Il faut dire aussi que son Ong accompagne les femmes victimes des violences sexuelles. Laetitia Mundele appelle ces femmes victimes des violences sexuelles à dénoncer leurs bourreaux, tout en signifiant que les portes de son organisation restent ouvertes pour les accompagner juridiquement, si nécessaire de suivre le dossier au niveau des institutions étatiques et non-étatiques dans le cadre de l’accompagnement judiciaire.

«Si elles sont incapables de dénoncer elles-mêmes, nous allons les soutenir, parce que les violences sexuelles ne peuvent pas rester impunies. Les victimes doivent briser le silence pour que les auteurs de ces violences soient poursuivis et punis par la loi», a-t-elle conseillé.

Elle dit pouvoir encourager une survivante des violences sexuelles de délier sa langue, parce que la dénonciation en soi constitue déjà le début d’une thérapie. Cela permet à la victime de se libérer mentalement et avec l’appui des personnes qui l’assistent, elle va se faire soigner physiquement et continuer sa vie sans aucun problème.

Pour le cas d’espèce, Laetitia Mundele s’oppose à l’arrangement à l’amiable étant donné que les présumés auteurs de ces violences vont continuer à abuser d’autres femmes. «Si la femme continue à être abusées où serait la place d’une société égalitaire dans ce pays, parce que cette femme qui sera toujours violée et marginalisée diminue le nombre de femmes compétentes et fortes», a-t-elle martelé. 

Laetitia Mundele