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Province de la Tshuapa: 81 pygmées massacrés sauvagement à Monkoto

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Province de la Tshuapa: 81 pygmées massacrés sauvagement à Monkoto

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Une alerte lancée par l’Association Africaine des Droits de l’Homme(ASADHO) dans son communiqué N°02/ASADHO/2021
Par GKM

Dans un document rendu public hier mardi 1èr juin 2021, l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO) déplore l’inaction des autorités politico-administratives et judiciaires en rapport avec les allégations de massacre des pygmées survenu au niveau du village Manga, dans le territoire de Monkoto, la province de la Tshuapa.

Selon les informations recoupées par l’ASADHO auprès des victimes, des responsables de certaines églises et organisations de la société civile, 81 pygmées femmes, hommes et enfants ont été tués par les bantous du village Lingombe conduits par Monsieur TANDU.
D’après l’organisation de défense des droits de l’homme, Monsieur TANDU (bantou du village Lingombe) avait confié à l’autre Monsieur, PADIO  (pygmée du village Manga) son café évalué à 1000 FC, soit l’équivalent de 0.5 $ USD pour la vente.

A la date convenue pour que TANDU vienne prendre le produit de la vente, PADIO a remis 600 FC en promettant de lui verser le reste plus tard. Quelques jours après, le créancier est venu réclamer ses 400 FC qui étaient restés, PADIO sollicita encore une nouvelle échéance pour payer.  N’étant pas content, le créancier a pris de force la casserole de la femme de son débiteur et l’a amenée dans son village.

Quelques jours plus tard, PADIO est venu pour payer les 400 FC afin de reprendre la casserole de sa femme, au lieu de prendre les 400 FC, le créancier a exigé qu’on lui paye plus soit 2000 FC.  Ce qui n’avait pas plu à PADIO. Le 31 janvier 2021, TANDU est descendu au village Manga pour menacer PADIO, en lui disant qu’il va le tuer et bruler sa case s’il ne recevait pas son argent.  A cette occasion, PADIO a administré des coups à TANDU et l’a blessé. La victime rentra dans son village pour chercher du renfort.

Le 01 février 2021, TANDU est revenu avec les membres de son village, qui ont brulé plusieurs cases, écoles et églises. Ils ont tué aussi 81 pygmées de plusieurs villages. Dans ses investigations, l’ASADHO détient une liste complète des pygmées victimes de cette barbarie survenue au niveau des villages Nsambwankoy, Bondongo, et autres.

Des maisons incendiées

En dehors de ces pygmées tués, l’ASADHO note que les bandits ont incendié 2100 cases, 7 écoles, 4 églises et trois centres de santé. Maître Jean Claude Katende, président national de l’ASADHO déplore la lenteur de l’administrateur du territoire de Monkoto qui a été saisi de ces faits, mais n’a mené aucune action pour arrêter les auteurs de ce massacre et les conduire devant l’autorité judiciaire.
Ainsi, l’ASADHO recommande au Gouvernement Sama Lukonde de mettre en place une commission qui doit enquêter sur ce massacre, faire arrêter les auteurs et les traduire devant les Cours et Tribunaux.

L’organisation exige la suspension de l’administrateur du territoire de Monkoto pour son laxisme dans le traitement des conflits opposant les pygmées aux bantous.