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Droits de l’homme en RDC: HRW plaide pour la libération de deux militants de Lucha arrêtés à Butembo

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Droits de l’homme en RDC: HRW plaide pour la libération de deux militants de Lucha arrêtés à Butembo

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Par GKM

« Les autorités congolaises devraient libérer sans condition deux activistes arrêtés arbitrairement le 19 avril 2021 après avoir manifesté pacifiquement dans l’est de la République démocratique du Congo », a déclaré Human Rights Watch(HRW) dans un communiqué.

En effet, Elisée Lwatumba et Eric Muhindo, tous deux membres du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha), sont accusés d’« incitation à la désobéissance civile » et de « menaces d’attentat », et risquent jusqu’à cinq ans de prison selon leur avocat.
Pour l’ONG internationale HRW, l’arrestation des deux activistes dans la province du Nord Kivu et les accusations portées contre eux s’inscrivent dans un contexte de répression gouvernementale contre les mouvements pro-démocratie, les médias et d’autres voix dissidentes, qui s’intensifie depuis début 2020.

« La détention arbitraire d’Elisée Lwatumba et d’Eric Muhindo nous rappelle l’inquiétante réalité des manifestants pacifiques qui encourent toujours des risques en RD Congo », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal pour la RDC à Human Rights Watch. « Les autorités devraient démontrer leur engagement en faveur de la liberté d’expression en libérant immédiatement les deux activistes et en abandonnant les charges retenues contre eux », martèle-t-il.

D’après HRW, des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) ont arrêté Lwatumba et Muhindo alors qu’ils rentraient chez eux après une manifestation pacifique le 19 avril à Butembo, dans la province du Nord Kivu. Muhindo a déclaré à Human Rights Watch qu’ils avaient été embarqués dans un véhicule de police et emmenés dans un cachot de l’ANR.

Plus tôt dans la journée, les deux activistes avaient pris part à des manifestations en ville dans le cadre d’un mouvement de grève générale ayant débuté le 5 avril dans les villes de Goma, Beni et Butembo au Nord Kivu. Les manifestants appelaient les autorités à faire cesser les tueries perpétrées par les groupes armés sur le territoire de Beni et demandaient le départ de la MONUSCO, la mission de maintien de la paix des Nations unies dans le pays, incapable, selon eux, d’assurer la protection des civils.

L’intervention du ministre Fabrice Puela souhaitée

Des militants des droits humains congolais et internationaux ont fait campagne pour la libération des deux activistes arrêtés.
Le 13 juillet, le ministre congolais des droits humains, Fabrice Puela, a déclaré aux journalistes qu’il ne fallait pas que « pour avoir manifesté pour l’intérêt de la République – ces compatriotes, nos enfants – puissent avoir leur avenir sacrifié ». Puela a indiqué avoir discuté de leur situation avec le chef de la justice militaire « pour entrevoir les conditions pour leur obtenir une libération provisoire ».

L’affaire devait initialement être entendue par le Tribunal de paix, un tribunal civil chargé de la petite criminalité et délits. Cependant, en vertu de l’état de siège , contrairement aux normes régionales en matière de droits humains, l’affaire sera désormais renvoyée devant un tribunal militaire.

Dans une note d’information datée du 7 juillet, le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme, BCNUDH, a indiqué qu’en raison de l’absence de traitement de nombreux dossiers, « des dizaines de personnes restent en détention préventive sans être entendues, en violation de la loi ». Le BCNUDH expliquait que « les moyens correspondants n’ont pas été accordés aux cours et tribunaux militaires pour traiter les dossiers pénaux qui étaient en cours dans les juridictions civiles. »