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Rumba congolaise au patrimoine de l’UNESCO: la campagne de promotion pour l’inscription lancée

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Rumba congolaise au patrimoine de l’UNESCO: la campagne de promotion pour l’inscription lancée

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Par YHR

La campagne de promotion pour l’inscription de la rumba des deux Congo la liste représentative du patrimoine culturel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a été lancée le mardi 17 août à Kinshasa. Mme Catherine Katungu Furaha, la ministre de la Culture, des Arts et du patrimoine a expliqué que cette démarche va voir les populations des deux pays se réjouir.  « C’est l’occasion aujourd’hui de dire à la population congolaise qu’il y a de quoi nous réjouir du fait que l’unique chose que nous avons de très valeureuse c’est cette danse de valeur, cette danse de dignité qui va être porté à la connaissance et à l’appropriation du monde », a insisté la numéro un de la culture. 

S’approprier et valoriser les vertus de la rumba congolaise 

Catherine Katungu a conseillé à ses compatriotes et aux habitants de l’autre rive du fleuve Congo de s’approprier et valoriser les vertus de la rumba congolaise : « Nous devons d’abord commencer à nous approprier cela, à ne pas nous contenter de ce que nous importons ailleurs alors que nous avons de la valeur avec nous, chez nous et dans nous. Nous avons besoin de soutenir ceci, nous avons besoin d’être informés sur ce qu’est la Rumba et ce qu’elle nous apporte. » 

Selon la ministre, « la Rumba va nous apporter la reconnaissance, va renforcer notre diplomatie, mais aussi quelque part une occasion de dire qu’avec la danse, nous pouvons faire de cette industrie culturelle une production ».  Elle a profité de l’occasion pour demander aux médias de multiplier les programmes valorisant et vulgarisant cette musique, qui constitue l’identité de tout un peuple : « nous devons apporter dans notre Trésor public de l’argent parce que sans apport du fric dans notre trésor publique, la musique va continuer à être considérée comme l’élément de dernière ligne ». 

Jean-Pierre Ilbudo, Représentant de l’UNESCO en République Démocratique du Congo, a salué cette initiative et réaffirmé tout l’appui de cette agence spécialisée des nations-unies, basée à Paris, pour l’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel de l’humanité de l’UNESCO. 

Si cela réussi, ce sera après la Zumba brésilienne
Le conseil exécutif de l’UNESCO se réunit le mois d’octobre prochain pour examiner la candidature de l’inscription de la rumba congolaise.  Entre les mois de novembre et décembre, ce sera au tour du jury de statuer sur cette candidature. Il mobilise les Gouvernements, mais aussi des experts, pratiquants et techniciens de la rumba congolaise des deux rives du fleuve Congo. 

Née à Cuba et popularisée en Afrique Centrale

La rumba congolaise est un genre musical du République démocratique du Congo et de la république du Congo, issu de la rumba cubaine des années 1930. La transplantation au Congo de la rumba cubaine s’effectue à la fin des années 1930, par un curieux aller-retour de l’histoire entre les Caraïbes et l’Afrique.

Elle s’explique par le passage des cargos transatlantiques dans les ports de l’Afrique de l’Ouest, et par les échanges entre africains originaires des Amériques et marins cubains qui leur apportent des 78 tours. Cette musique pénètre dans les terres, en suivant le cours du fleuve Congo, jusque Léopoldville et Brazzaville.

Ces 78 tours « GV », soit près de 250 titres édités, constituent le point de départ la rumba congolaise. Ils sont importés par les épiciers grecs installés dans les quartiers « indigènes » des grandes cités congolaises, qui recourent au gramophone à manivelle. Constatant le succès de cette musique, certains de ces épiciers improvisent dans leur arrière-boutique un studio d’enregistrement.

C’est ainsi que Nico Jeronimis fonde les éditions Ngoma , qui publient en 1948 le premier tube congolais, « Marie Louise », composé par un mécanicien de bateaux du fleuve Congo, un certain Antoine Wendo Kolosoy. Rapidement, le lingala et d’autres langues de cette partie de l’Afrique supplantent l’espagnol de la rumba cubaine et le français de la société bourgeoise congolaise. Ainsi nait la rumba congolaise.