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Rentrée parlementaire de septembre: le Sénat fait des recommandations sur l’état de la Nation

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Rentrée parlementaire de septembre: le Sénat fait des recommandations sur l’état de la Nation

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Ces recommandations adressées au gouvernement portent entre autres sur la rationalité du Budget 2022, la gratuité de l’enseignement de base, les prix des produits alimentaires, le fonctionnement des provinces
Par DMK

A l’instar de l’Assemblée nationale, le Sénat a également ouvert sa Session ordinaire de septembre. La cérémonie solennelle d’ouverture s’est déroulée le mercredi 15 septembre dans la salle des conférences internationales du Palais du Peuple, siège du Parlement.

Dans son discours prononcé à cette occasion, le président de la Chambre haute du Parlement, Modeste BahatiLukwebo, a brossé un tableau détaillé sur l’état de la Nation, tout en faisant des recommandations au gouvernement allant dans le sens d’améliorer les conditions de vie des populations.

Le président du Sénat a notamment épinglé la situation sécuritaire dans l’est du pays, la problématique de la désignation de nouveaux animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la mégestion quasi-généralisée dans les entreprises publiques comme en témoigne les rapports faits par l’Inspection Générale des Finances, la situation post-éruption du volcan Nyirangongo, dans la ville de Goma, la situation sociale des Congolais, et les revendications des masses laborieuses dans tous les secteurs de la vie nationale .

A propos de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, Modeste Bahati a salué l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri par le Chef de l’Etat et a félicité les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)pour la bravoure dont elles font preuve pour mettre hors d’état de nuire les forces négatives qui sèment la mort et la désolation dans cette partie du pays.

La crise due aux divergences entre confessions religieuses qui bloque la désignation de nouveaux animateurs de la Centrale électorale a été également épinglée par le speaker de la Chambre haute dans son discours d’ouverture de la session ordinaire de septembre. A ce sujet, BahatiLukwebo a appelé la classe politique et la société civile « à transcender leurs divergences, pour ne privilégier que l’intérêt supérieur de la Nation, afin de ne pas retarder le processus électoral attendu fin 2023 ».

Volet social

Sur le volet social, le président du Sénat a salué « les efforts du Gouvernement pour améliorer tant soit peu les conditions de vie de la population en soutenant les secteurs sociaux attachés à la production alimentaire ». Il a également jeté des fleurs à l’exécutif au sujet de l’instauration de la gratuité de l’enseignement de base sous le leadership du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, sur l’assainissement des finances publiques, la dotation des 145 territoires du pays des budgets d’investissement, les efforts de relance de l’économie nationale par la production et l’industrialisation, et la diversification de l’économie.

Pour le président du Sénat, tous ces efforts consentis par le gouvernement auront une incidence certaine sur l’offre et les prix. Mais, il a émis le vœu de voir cette baisse de prix se faire dans l’intérêt tant des consommateurs que des opérateurs économiques.Quant à la gratuité de l’enseignement de base, le speaker de la Chambre haute «  recommande au Gouvernement SamaLukonde d’améliorer le traitement des enseignants « et appelle à « une évaluation objective de la gratuité ». Car, ajoute-t-il, « beaucoup de choses restent encore à repenser dans ce secteur ».

Rationalité dans le vote du budget 2022

Modeste BahatiLukwebo juge par ailleurs préoccupante la situation sociale des agents et fonctionnaires de l’Etat, y compris les enseignants, les professeurs d’universités, magistrats, militaires et policiers, et les paramédicaux. Face à cette situation préoccupante, le président du Sénat invite le gouvernement à « mettre en place une politique salariale nationale qui tiendrait compte des réalités contextuelles de notre société ».

La session de septembre qui s’ouvre au Sénat sera également marquée par l’examen de la loi de finances relative au budget 2022 dont le projet vient d’être déposé à la Chambre basse du Parlement « Assemblée Nationale). A ce sujet, le président du Sénat a invité les sénateurs « à faire montre de rationalité dans le vote et l’adoption de la loi des finances exercice 2022, pour contribuer à l’accroissement des recettes de l’Etat et rompre avec la mauvaise affectation des ressources ».

Dans le même cadre, le président du Sénat rappelle au gouvernement de « respecter le délai de dépôt de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2020 et de la loi des finances exercice 2022 ». Sur le volet santé publique, le speaker de la Chambre haute invite le Gouvernement à « plus d’efforts pour une meilleure couverture sanitaire, et à soutenir encore la campagne de vaccination contre la Covid-19, pour contenir cette pandémie ». Il a en outre salué « le travail abattu par l’Inspection Générale des Finances (IGF) et qui permet d’espérer un accroissement des recettes de l’Etat, en vue d’un budget 2022 réaliste ».

Les provinces, parents pauvres

L’état alarmant des provinces n’a pas échappé au président du Sénat. Dans son allocution, Modeste Bahati a déploré l’absence d’activités économiques créatrices de richesses et le manque d’infrastructures de base en provinces dont le Sénat est l’émanation. Selon lui, cette situation regrettable est à la base de la pauvreté et des crises politiques récurrentes entre les assemblées provinciales et les exécutifs provinciaux.

Face à cette situation, le Sénat par la voix de son speaker appelle le gouvernement à « faciliter la retenue progressive de 40% des recettes au profit des provinces et à activer la Caisse Nationale Péréquation ».Modeste Bahati prévient que la session parlementaire de septembre sera « laborieuse ». Car, outre l’examen du projet de budget 2022, la Chambre haute examinera aussi d’autres matières au regard des circonstances du moment, en sus des arriérés législatifs.

Le président du Sénat a terminé son propos en invitant les élus des élus à « plus d’assiduité dans leurs tâches ». Quant à la classe politique, il l’invite à la culture de la paix, de la tolérance, et à l’esprit de l’alternance. « Il est temps que la RDC dépasse le stade des querelles politiques pour se concentrer enfin sur les vrais problèmes du peuple, notamment la pauvreté, le chômage, l’éducation, la santé, les infrastructures, l’environnement, et bien d’autres priorités ».