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Mpiodi : vers une pire rareté à Kinshasa

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Mpiodi : vers une pire rareté à Kinshasa

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Par MKM

A moins d’un grand et véritable sursaut d’orgueil de la part du gouvernement des Warriors, la RDC risque de connaître une rareté de chinchards, ces poissons communément appelés Mpiodi. Le stock sur lequel l’exécutif fondait son espoir d’inonder le marché, surtout celui de Kinshasa, a moins de chance d’arriver à destination dans le délai convenu d’un trimestre, à dater de fin septembre.

Pour preuve, le marché conclu de l’ordre de USD six millions pour 27.000 tonnes de chinchards ne connait pas jusque-là le début d’exécution. Et pourtant, il faut pêcher ces poissons dans les eaux namibiennes avec des navires battant pavillon namibien et les acheminer au plus tard le 31 décembre à Kinshasa où ils sont très adulés du fait qu’ils sont à la portée de plusieurs bourses.

Le hic, c’est que le ministre en charge de l’Economie a initié seul toutes les démarches avec les autorités namibiennes pour acheter tout le reliquat de la cargaison mise aux enchères en mai dernier. Jean-Marie Kalumba Yuma n’a pas associé son collègue en charge de la Pêche et Élevage.

Pour le moment, le gouvernement congolais se trouve en difficulté de récupérer la cargaison sans bateaux spécialisés ou appropriés pour cette opération. Après la saison dite des poissons, si la peine de pêcher persiste, on n’aura que le temps de constater cette perte. Les quantités non pêchées seront perdues.

Les autorités namibiennes, à en croire des témoignages, ont conclu le marché de cette manière, les premiers arrangements sont intervenus en mai quand Jean-Marie Kalumba Yuma a séjourné à Windhoek pour une mission de prospection, à la recherche d’informations sur la livraison des Mpiodi.

C’est à partir de ce moment qu’il obtint tous les éléments entrant en ligne de compte dans la livraison de ces surgelés que d’autres opérateurs économiques du secteur manipulaient pour leur propre intérêt. Fin septembre, il a finalisé le dossier en émettant un chèque de l’ordre de USD 6 millions. L’argent a été décaissé et reversé à la partie namibienne, qui n’attend que la mise en œuvre des clauses, notamment l’évacuation des produits.

La pêche étant dans les prérogatives du ministre Adrien Bokele, doit intervenir à présent pour l’acquisition de la cargaison.
Mais celui-ci, d’après plusieurs sources, ne trouve pas important de s’impliquer pour n’avoir pas été intéressé dès le départ. Il se considère avoir été mis en lisière de ce protocole d’exploitation et pêche dans les eaux namibiennes. Il a aussi entendu de loin que son collègue Jean-Marie Kalumba compte contracter des bateaux spécialisés disposant des conteneurs frigorifiques et organiser le transport avec les chinchards vers Matadi.

En principe, il faut, pendant ces temps du délai (11 octobre – 31 décembre), environ cinq navires d’une capacité de 3000 à 3 500 tonnes capturant chacun 2 200 tonnes par mois pour arriver à bout de cette opération. Au gouvernement de mettre le paquet en évitant par la suite ce genre de dysfonctionnement pour ne pas perdre cette cargaison à la disposition de la RDC, un grand marché pour la Namibie qu’elle ne compte jamais perdre.