Par Dieudonné Muaka Dimbi

Le mot d’ordre de grève lancé depuis la semaine dernière par l’Intersyndical national de la Société Commerciale des Transports et des Ports (ex. Onatra) sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo, a été suivi, sans désemparer, par les agents de cette entreprise opérant au Port International de Boma, ville située à 125 Km à l’Ouest de Matadi, capitale de la province du Kongo Central.

Du vendredi 15 au lundi 18 octobre , les agents ont tous séché le travail en vue de revendiquer notamment le paiement de la créance de la SCTP longtemps sollicitée auprès du Gouvernement de la République pour lui permettre d’apurer les arriérés des salaires de ses agents dont certains en totalisent aujourd’hui plus de 20 mois ; mais aussi et surtout d’exiger de l’Etat congolais l’application urgente de la mesure gouvernementale prise à deux reprises déjà au conseil des ministres ; laquelle porte sur la fermeture, sans condition, de tous les ports privés illégaux et clandestins disséminés le long du bief maritime de la province du Kongo Central.

Car, à dire vrai, tous ces ports handicapent le bon fonctionnement des activités de la SCTP qui, pourtant, est la seule détenant le monopole de la gestion des ports à travers toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Pour mieux assurer la réussite de cette observance d’arrêt de travail afin qu’il ne puisse souffrir d’aucune faille, les grévistes en colère ont scellé toutes les principales entrées menant vers les installations portuaires de Boma en empêchant ceux des cadres et agents d’autres services tant d’Etat que privés intervenant dans le circuit douanier lié à l’import et à l’export d’y accéder.

Mais aussi paradoxal que cela puisse paraitre, pendant que les agents de la SCTP/Boma avaient séché le travail depuis le vendredi 15 octobre dernier, leurs collègues de Matadi, par contre, continuaient à prester ; foulant ainsi aux pieds le mot d’ordre lancé par leur intersyndical.

C’est ce qui a aussi amené les grévistes de la SCTP/Boma à condamner avec la dernière énergie le manque de solidarité de leurs collègues de Matadi. Par conséquent, ils ont décidé de suspendre ce mouvement qui n’a duré que l’espace d’un matin soit du vendredi 15 à lundi 18 octobre 2021. Qu’est-ce qui se cacherait alors derrière cet agissement de leurs collègues de Matadi lorsqu’on sait qu’ils devraient tous lutter pour une cause commune ? C’est la question que tout le monde se pose.