Par YHR

La chanteuse belgo-congolaise Lous & the Yakuza fait partie des lauréats des Grands Prix Sacem, dévoilés, hier lundi 06 décembre 2021, par la Société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). La jeune femme se voit aussi attribuer le Prix Francis Lemarque de la révélation. Les Grands Prix Sacem «rendent hommage et célèbrent le talent et la créativité de ses membres (…) dans le champ de la musique, mais aussi de l’audiovisuel ou de l’humour», souligne la société dans un communiqué.

Aussi Prix Francis Lemarque de la révélation

L’institution profite également de l’occasion pour rappeler que la «formidable diversité de la création musicale est fragilisée par les conséquences de la crise sanitaire» du Covid-19. «Le chemin vers un retour à la normale est encore long. La Sacem s’appuiera sur ses 170 ans d’existence et d’expérience pour continuer à soutenir ses membres, comme elle l’a toujours fait», assure dans un communiqué Patrick Sigwalt, président du conseil d’administration.

Lous est une anagramme de Soul et the Yakuza réfère à tous ceux qui travaillent pour elle, sur scène ou en coulisse. Son vrai nom est Marie-Pierra Kakoma. Elle est née le 26 mai 1996 à Lubumbashi. La jeune femme s’est fait connaitre en septembre 2019, après la sortie de son premier single «Dilemme», suivi de «Tout est gore» en décembre de cette année. Le morceau «Solo» sort en mars 2020. Son premier album, «Gore», sort le 16 octobre 2020.

Son père congolais était gynécologue et sa mère rwandaise était pédiatre. Sa mère a été emprisonnée au Congo pendant deux mois lors de la deuxième guerre du Congo en 1998, en raison de son appartenance ethnique. Après que son père ait obtenu sa libération, elle s’est enfuie en Belgique avec l’une des sœurs de Marie-Pierra.

Le reste de la famille ont rejoint leur mère en Belgique deux ans plus tard, alors que leur père était demeuré au Congo. La famille a déménagé au Rwanda en 2005, avant de s’installer définitivement à Bruxelles en 2011.

De SDF à star de la chanson

Kakoma quitte le foyer familial à l’âge de dix-neuf ans. Elle se retrouve sans domicile fixe pendant plusieurs mois, avant de s’installer dans un studio de musique, où elle dormait et enregistrait de la musique, tout en jonglant entre divers petits boulots. En 2016, elle est apparue dans le clip «BruxellesVie» de l’artiste belge d’origine rd congolaise William Kalubi Mwamba, alias Damso. Elle lui a d’ailleurs rendu publiquement hommage pour lui avoir tendu la main, alors qu’elle se trouvait à la rue.