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Bunagana : le M23 rouvre la frontière avec l’Ouganda

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Bunagana : le M23 rouvre la frontière avec l’Ouganda

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Par YHR

Le Mouvement du 23 mars (M23) a annoncé hier lundi la réouverture d’un poste frontalier entre la République Démocratique du Congo et l’Ouganda, à Bunagana. ” Aujourd’hui nous avons procédé à l’ouverture de la frontière au poste frontalier de Bunagana “, a déclaré Willy Ngoma, porte-parole du M23, dans une vidéo transmise à la presse, se tenant debout devant le bâtiment des services d’immigration du côté congolais de la frontière.

” Comme vous voyez, la population commence à revenir… Ils doivent rentrer, afin que les enfants aillent à l’école “, ajoutait-il. ” Oui, le M23 vient d’ouvrir la frontière (…) mais certaines des personnes qui traversent viennent pour prendre quelques affaires puis retourner en Ouganda “, a indiqué Damien Sebusanane, responsable de la société civile locale. Bunagana constitue un important centre de commerce et de transit de marchandises, où sont encaissés des milliers de dollars par semaine en taxes et droits de douane.

Des milliers de dollars par semaine en taxes et droits de douane

La réouverture de la frontière à Bunagana ne signifie pas pour autant que les véhicules peuvent circuler par la route jusqu’à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. La ligne de front est en effet à proximité, avec les Forces armées de RDC (FARDC) positionnées notamment au pont Rwanguba, à environ 25 km de la frontière.

Des combats sont également signalés depuis dimanche soir plus à l’intérieur du territoire, vers Bikenke, à une quinzaine de km du camp militaire de Rumangabo.

Le Mouvement du 23 mars (M23), est un groupe à majorité tutsi créé le 6 mai 2012. Il est nommé en référence à la date de l’accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa, qui a conduit à l’intégration des rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) aux FARDC. Ils se sont ensuite mutinés en avril 2012.

Un rapport des Nations Unies a révélé que le Rwanda avait créé et commandé le groupe rebelle M23. . Le M23 est accusé de nombreuses violences contre les populations civiles, par des ONG (Human Rights Watch), par le Tribunal Pénal International (TPI) et par le Gouvernement américain. Et encore aujourd’hui, Kinshasa accuse Kigali de continuer à soutenir ces assaillants.

Accusé de nombreuses violences contre les populations civiles

Le M23 a repris les armes fin 2021. Il s’est emparé de Bunagana le 13 juin. Depuis fin mars, quand des combats violents avaient opposé le M23 aux FARDC dans le territoire de Rutshuru, des milliers d’habitants s’étaient enfuis en Ouganda. Certains réfugiés sont rentrés, mais d’autres affrontements ont provoqué d’autres fuites.