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Décès d’Eduardo dos Santos: les congolais se souviennent du soutien de l’ancien Président angolais pour reprendre la base de Kitona

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Décès d’Eduardo dos Santos: les congolais se souviennent du soutien de l’ancien Président angolais pour reprendre la base de Kitona

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Le député national Juvénal Munubo a témoigné, à cette occasion, sa reconnaissance envers cet «ex homme fort d’Angola», qui avait envoyé 2.500 militaires de son pays en 1998 pour débouter les inciviques du RDC soutenus par le Rwanda et l’Ouganda!
Par Marcel Tshishiku

L’ancien Président de l’Angola, José Eduardo dos Santos, est décédé depuis vendredi 8 juillet dernier, à l’âge de 79 ans, dans la clinique de Barcelone, où il était hospitalisé depuis le 23 juin dernier suite un arrêt cardiaque. «Le Gouvernement angolais rapporte avec un sentiment de grande douleur et de consternation le décès de José Eduardo dos Santos», affirme la source, en ajoutant que l’Exécutif de la République sœur de l’Angola «s’incline, avec le plus grand respect et la plus grande considération sur ce personnage historique qui a présidé pendant de nombreuses années avec clarté et humanisme… à des moments très difficiles».

A la suite du décès d’Edouardo dos Santos, les congolais se souviennent du soutien de cet ancien Président angolais pour reprendre la base de Kitona. Cette triste nouvelle a poussé le député national Juvénal Munubo Mubi a adressé, à titre individuel, un message de compassion à la famille biologique de l’illustre disparu, ainsi qu’à toute la Nation angolaise.

«Paix à l’âme de l’ancien Président angolais, Eduardo dos Santos. Pour mémoire, pendant sa Présidence, 2500 militaires angolais sont venus en renfort au Gouvernement de la RDC pour reprendre le contrôle de la base de Kitona occupée, en Août 1998, par le mouvement rebelle RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) avec ses alliés Rwanda et Ouganda», s’est exclamé l’élu de Walikale, une circonscription électorale du Mord-Kivu, située dans l’Est de la RD Congo.

Un deuil national de 5 jours en Angola

La même source indique qu’un deuil national de cinq jours est décrété en Angola depuis le samedi 09 juillet dernier pour honorer la mémoire de José Eduardo dos Santos, qui a dirigé ce pays voisin pendant 38 ans. Lorsque cet homme politique arrive au pouvoir en 1979, l’Angola connaît depuis 4 ans les affres de la guerre civile qu’il mène, avec le soutien de l’URSS et de Cuba.

La guerre civile en Angola ne s’achève formellement qu’en 2002, après la mort de Savimbi. Dos Santos fait alors de l’Angola le premier producteur du pétrole en Afrique. Il maintient un contrôle total sur son parti, le Mouvement pour la libération de l’Angola (MPLA), qui lui vaut d’être constamment reconduit à la tête du pays.

Ingénieur devenu politicien

José Eduardo dos Santos, fils de maçon, adhère en 1961 au MPLA mais, ne fait qu’un bref passage dans la lutte armée. Deux ans plus tard, il obtient une bourse d’études en Azerbaïdjan où il décroche un diplôme d’ingénieur et épouse une Soviétique, Tatiana Kukanova, la mère d’Isabel.

Marié ensuite à Ana Paula, une ex-hôtesse de l’air, il est père de plusieurs enfants. Dans les années 1970, il poursuit son ascension politique en intégrant le Comité central du MPLA. Dauphin du premier Président angolais Agostinho Neto, José Eduardo dos Santos devient son chef de la diplomatie à l’indépendance en 1975.

À la mort de Neto en 1979, José Eduardo dos Santos est investi Chef de l’État par le MPLA, dont il prend la Présidence. Il n’a ensuite plus lâché le pouvoir au gré des scrutins et des changements de Constitution. En 1992, la présidentielle est annulée entre les deux tours après des accusations de fraude de son rival Jonas Savimbi.

Une autre élection prévue en 2008 n’aura jamais lieu et la Constitution de 2010 lui permet d’être reconduit deux ans plus tard comme chef du MPLA, vainqueur des législatives. En 2013, José Eduardo dos Santos confie à une chaîne de télévision brésilienne sa lassitude du pouvoir en qualifiant son règne de «trop long». En décembre 2016, alors que la rumeur le dit atteint d’un cancer, il annonce son retrait. Il laisse comme promis sa place, quelques mois plus tard, à son dauphin, Joao Lourenço.

Indépendance de l’Angola

À partir des années 1950, l’oppression du peuple angolais par le régime colonial portugais entraîne l’émergence de mouvements indépendantistes. Ces mouvements ne sont pas pour autant unis dans l’effort de décolonisation et s’affrontent durant la guerre d’indépendance. Le MPLA d’Agostinho Neto se voit confronté au Front national de libération de l’Angola (FNLA) de Holden Roberto et à l’UNITA de Jonas Savimbi.

Lorsque le peuple angolais mené par ces mouvements conquiert enfin son indépendance en 1975, les tensions entre le MPLA et L’UNITA, alimentées par le contexte international de la guerre froide, débouchent sur la guerre civile angolaise.
Pour regagner le contrôle de sa colonie, la métropole avait engagé près de 65.000 soldats portugais.

L’armée portugaise est également mobilisée au Mozambique qui cherche à s’émanciper de la colonisation portugaise au même moment que l’Angola. Les partisans des mouvements de libération sont traqués et emprisonnés.