Kongo Central: les agents de la RNTC s’opposent à une cession ou vente de la concession de leur entreprise
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Par Dieudonné Muaka Dimbi
Les violons ne semblent plus s’accorder entre la RTNC (Radiotélévision nationale congolaise), d’une part, et l’Assemblée provinciale, d’autre part, à Matadi, capitale de la province du Kongo Central. A l’origine, les menaces délibérément orchestrées par l’organe délibérant provincial déterminé à arracher une partie de la concession de la RTNC, située à Kinkanda, dans la commune de Matadi, pour y ériger son siège administratif.
Selon des témoignages, c’est probablement en 1973 que le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Gbendu Wazabanga, alors Président de la République du Zaïre, avait décidé de valoriser «La Voix du Zaïre» devenue ensuite, après le changement de nom du pays, «La Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) afin qu’elle arrive à jouer pleinement son rôle de Grand Tam-tam d’Afrique.
Pour y parvenir, selon ces témoignages, le Maréchal Mobutu a attribué gratuitement de vastes concessions de terre en faveur de ce média public et ce, à travers toutes les 11 anciennes provinces que comptait à l’époque le pays. C’est dans ces concessions que sortaient des terres des bâtiments construits pour abriter les différentes stations provinciales de la RTNC.
Le Kongo Central, alors Bas-Zaïre, avait aussi bénéficié un terrain d’une superficie de 7 ha.
Mais aussi curieux que cela puisse paraître, vers les années 90, ce patrimoine était déjà l’objet de convoitise de la part des tierces personnes qui, par des manœuvres sordides, ont dû soustraire de cette chaîne audiovisuelle de l’Etat, 2 hactares sur les 7 qu’elle disposait jadis. Comme si cela ne suffisait pas, cette concession, en dépit de son étiquette de domaine d’Etat, ne cesse d’attirer la convoitise des gens qui tiennent coûte que coûte à la morceler.
Devant toutes ces menaces, feu Léonard Fuka Unzola, alors Gouverneur de la province du Kongo Central, qui tenait à la protection de ce patrimoine d’Etat, l’avait couvert en promulguant un arrêté provincial portant interdiction sans faille de sa vente ou mieux de sa cession sous peine des poursuites judiciaires à l’encontre de quiconque qui s’y livrerait mais en vain!
Pour l’heure, de 5 ha restants de cette concession, 2 ha autres seraient présentement occupés par des privés qui s’y permettent de faire leurs activités, sous la barbe des autorités et des services d’Etat censés pourtant veiller au maintien de ce domaine privé appartenant à l’Etat congolais.
Ne sachant sur quel pied se tenir, surtout en vue de protéger les 3 ha restants de ce patrimoine, la RTNC/Kongo Central a jugé bon, cette fois-ci, de solliciter en 2021 un certificat d’enregistrement obtenu en bonne et due forme auprès des services habilités et compétents en la matière.
Pendant que la RTNC/ Kongo Central croyait sécuriser sa concession avec ce document acquis de façon légitime, c’est le moment choisi, contre toute attente, par la toute première institution de cette province de faire, à son tour, les yeux doux à ce patrimoine.
Il s’agit de l’Assemblée provinciale du Kongo Central qui est plus que déterminée à construire son siège administratif sur cette concession de la RTNC/ Kongo Central, bien que les autorités de cet organe délibérant provincial savent dans leur fort intérieur que ce média public détient depuis 2021 un certificat d’enregistrement de la fameuse concession.
Il sied de rappeler qu’en début de l’année 2021, des personnes étrangères avaient procédé en toute discrétion des études de faisabilité sur cette concession privée de la RTNC/ Kongo Central. Ce, sans devoir au préalable informer le Directeur Gabriel Lukeka Bin Miya.
Depuis le 20 décembre dernier, l’Assemblée provinciale du Kongo Central envoie des ingénieurs chinois pour effectuer des tracés topographiques sur ce même terrain. Un acte qui, pour de nombreux observateurs avertis, frise à la fois le gangtérisme et la spoliation d’un terrain d’autrui. Pourquoi autant de provocations de la part d’une institution respectée et respectueuse des lois du pays?
Pour le personnel de la RTNC, le fait de se livrer à de telles pratiques déshonorantes, l’organe délibérant perd lentement mais sûrement sa crédibilité vis-à-vis des habitants de la province du Kongo Central.