Type de recherche

Les maladies tropicales négligées touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde

A la une La Tempête des Tropiques Santé SOCIETE

Les maladies tropicales négligées touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde

Partager


Par Norbert Tambwe

La communauté internationale commémore ce 30 janvier 2023, sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Journée mondiale de lutte contre les Maladies Tropicales Négligées (MTN). Selon l’OMS, les maladies tropicales négligées (MTN) constituent un groupe diversifié de 20 affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes dans les communautés les plus pauvres.

Elles sont dues à divers agents pathogènes (virus, bactéries, parasites, champignons et toxines). Ces maladies ont des conséquences sanitaires, sociales et économiques désastreuses pour plus d’un milliard de personnes.
Quelles sont ces maladies ?

Ces maladies sont les suivantes : ulcère de Buruli (infection mycobactérienne débilitante provoquant des lésions destructrices de la peau, des os et des tissus mous) ; maladie de Chagas (potentiellement mortelle due à un protozoaire transmis à l’être humain en cas de contact avec des insectes vecteurs, des triatomes, d’ingestion d’aliments contaminés, de transfusion de sang infecté, de transmission congénitale, de transplantation d’organes ou d’accident de laboratoire) ; dengue et chikungunya (affections virales transmises par des moustiques et pouvant provoquer des flambées.

Elles entraînent des manifestations d’allure grippale parfois associées à des symptômes graves, douloureux et invalidants) ; dracunculose (maladie du ver de Guinée) ; échinococcose (maladie causée par des ténias au stade larvaire qui entraînent la formation de kystes pathogènes dans les organes, contractée en cas d’ingestion d’œufs le plus souvent présents dans les matières fécales des chiens et des animaux sauvages) ; trématodoses d’origine alimentaire (groupe de maladies infectieuses contractées en consommant du poisson, des crustacés et des légumes contaminés par des parasites larvaires)  ; trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) ; leishmanioses (groupe de maladies à protozoaires transmises par les piqûres de phlébotomes femelles infectés) ; lèpre ; filariose lymphatique ou éléphantiasis (helminthiase transmise par des moustiques et entraînant la présence de vers adultes qui vivent et se reproduisent dans le système lymphatique) ; mycétome, chromoblastomycose et autres mycoses profondes (maladies inflammatoires chroniques entraînant une destruction progressive de la peau et des tissus sous-cutanés, généralement des membres inférieurs) ; onchocercose (cécité des rivières) ; rage ; gale et autres ectoparasitoses (groupe d’infestations cutanées causées par des acariens, des puces ou des poux) ; schistosomiase ou bilharziose (groupe de trématodoses contractées lorsque des larves relâchées par des escargots d’eau douce pénètrent dans la peau au contact d’eau infestée) ; envenimation par morsures de serpent ; géohelminthiases (helminthiases transmises par les matières fécales humaines présentes dans le sol) ; taeniasis ou cysticercose (dû à la présence de ténias adultes dans les intestins) ; trachome (infection bactérienne transmise par contact direct avec des sécrétions oculaires ou nasales et associée à des conditions de vie et à des pratiques d’hygiène dangereuses) ; pian (maladie bactérienne chronique et défigurante touchant principalement la peau et les os).

Pourquoi sont-elles qualifiées de « négligées » ?

Elles sont qualifiées de «négligées » car elles ne sont pratiquement pas prise en compte dans l’action mondiale en faveur de la santé. Même aujourd’hui, alors que l’on met l’accent sur la couverture sanitaire universelle, les MTN bénéficient de ressources très limitées et sont presque ignorées par les organismes de financement mondiaux.

Les MTN touchent des populations négligées et entretiennent un cycle de mauvais résultats scolaires et de perspectives professionnelles limitées ; elles sont en outre associées à la stigmatisation et à l’exclusion sociale.

Les MTN sévissent principalement dans les zones rurales, dans les zones de conflit et dans les régions difficiles d’accès, là où l’eau potable et les moyens d’assainissement sont rares, et où les changements climatiques ne font qu’aggraver cette situation. En outre, les MTN touchent généralement les régions où des soins de santé de qualité ne sont pas disponibles, et les populations pauvres sont donc vulnérables face à ces maladies souvent débilitantes et aux menaces émergentes.

La lutte contre les MTN repose sur des approches intersectorielles allant de la mise à disposition des médicaments au plus près des patients, pour faire ainsi de la « couverture sanitaire universelle » (CSU) une réalité, à l’allègement de la charge associée aux maladies mentales, en passant par la résolution des problèmes fondamentaux liés aux droits humains. 

La lutte antivectorielle, la santé publique vétérinaire ainsi que l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH) sont des compléments essentiels aux interventions ciblant les humains. La feuille de route de l’OMS pour 2021-2030 fixe des objectifs ambitieux en matière de lutte intégrée contre bon nombre de ces maladies.

Les cibles présentées dans la feuille de route s’inscrivent dans la lignée de ce que prévoient les objectifs de développement durable. Les efforts de lutte contre les MTN visent avant tout à offrir des services essentiels à tous ceux qui en ont besoin.