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Examen du Budget 2025 à la Chambre haute : plusieurs sénateurs plaident en faveur des provinces

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Examen du Budget 2025 à la Chambre haute : plusieurs sénateurs plaident en faveur des provinces

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Par Armando MANANASI

Les sénateurs ont procédé, au cours d’une plénière convoquée le mardi 3 décembre dernier, à l’examen du projet de loi des finances exercice 2025. A travers un débat houleux qui a duré plus de 6h, les élus des élus ont porté une attention particulière sur les questions concernant les provinces et toutes leurs activités, avant de renvoyer, sur proposition du Bureau Sama, ce projet de loi à la commission économico-financière et de bonne gouvernance, pour un examen plus approfondi, avant son amendement et adoption par la plénière souveraine.

En effet, saluant les efforts fournis par le Gouvernement pour élaborer un budget le plus réaliste possible, les sénateurs ont épinglé les difficultés éprouvées par les populations à l’intérieur du pays. C’est le cas notamment du 2e vice-président Modeste Bahati qui a plaidé pour la nomination d’un animateur destiné à gérer le fonds de péréquation, indispensable pour les provinces. Car, ce fonds de péréquation est censé financer les projets d’investissement public destinés à assurer la cohésion nationale, mais aussi à corriger le déséquilibre de développement entre les provinces et les entités territoriales décentralisées (ETD). Pour le Sénateur Bahati, si le Gouvernement a du mal à disponibiliser ce fonds institué depuis des années, c’est parce qu’il n’y a personne qui s’en charge directement. Selon lui, la nomination des animateurs serait une espèce de boost qui permettra enfin à cette caisse de fonctionner.

Le désenclavement des provinces, une priorité

Pour sa part, le vice-président de la commission infrastructures et aménagement du territoire, le sénateur Herman Mutima Sakrini, a souligné l’importance de la connectivité et donc du désenclavement des provinces, comme principale revendication des populations dans les ETD. Selon cet élu des élus, le Gouvernement a acquis, sur fonds propres depuis plusieurs années, des équipements utiles pour asphalter des routes. Mais, ces centrales des enrobés et celles de concassage n’ont pas été tous installées, alors que celles qui ont été installées, ne sont toujours pas opérationnelles !

Pour l’élu du Mai-Ndombe, il faut que le Gouvernement arrive à mobiliser environ 8.500.000 USd, pour installer ce qui manque ou les réparer là où il y a des problèmes ; et acheter des équipements d’appui pour qu’en travaillant seulement 8 heures, par jour, avec ces équipements à travers le pays, qu’on arrive à produire le nécessaire pour réaliser 1350 kilomètres de routes asphaltées par an. « Si vous multipliez par 4, vous arrivez à 5.400 kilomètres, ce qui va être énorme. Là, le gouvernement n’a rien à acheter parce que les équipements existent. Il suffit seulement de les installer et de les rendre opérationnels », a insisté l’ancien DG de l’Office des Routes (OR).

Dans le même ordre d’idées, le sénateur Herman Mutima a aussi relevé la problématique de certains projets bloqués à cause de l’insécurité dans la zone de leur exécution. À titre d’illustration, il a mentionné le cas de la route nationale numéro 17 qui va être financée par la Banque Africaine de Développement. Le projet de cette route reliant la ville du Bandundu, au Kwilu, à la province de l’Equateur, en passant par Mongata, dans le Kwango et Bendela, dans le Mai-Ndombe, est actuellement bloqué suite à l’insécurité causée par l’activisme des miliciens Mobondo. « La banque attend la fin des études pour avoir une évaluation du coût du projet ; mais ces études-là ne peuvent pas arriver à terme parce que les bureaux d’études ne peuvent pas continuer les travaux sur terrain suite à l’insécurité », a révélé le sénateur.

A l’instar de la plupart de ses collègues, le sénateur a conclu son intervention en insistant sur la précision du Minetat du Budget dans les termes et pour faciliter le travail de suivi et évaluation. « … les affectations des crédits doivent être vraiment précises pour éviter qu’on mette l’argent là où l’on ne sait pas ». Après les réponses du ministre d’État Boji aux différentes préoccupations soulevées par des sénateurs, le texte a été envoyé à la commission Écofin, qui dispose de 6 jours pour l’examiner en profondeur et l’améliorer.