Fermeture du Centre Culturel Aw’art : les regrets
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Par YHR
Le centre culturel Aw’art, situé dans la commune de Bandalungwa, à Kinshasa, a fermé ses portes le mercredi 8 janvier dernier. Cette fermeture intervient dernier pour des raisons de moyens financiers. » Le loyer mensuel ayant augmenté jusqu’à 1 500 USD. Pour les activités, le paiement des personnels, et bien des programmes connexes, le Centre était censé débourser jusqu’à 3 000 USD / mois. Un montant inatteignable certains mois » a expliqué Fred Kabeya, cofondateur du centre culturel Aw’art.
L’histoire se termine pour le moment
» L’histoire se termine pour le moment malgré un personnel professionnel et passionné « , a témoigné Jamil Lusala, artiste-peintre et photographe, qui avait pris part à une master class dès la première année d’existence du Centre Aw’art. L’homme a aussi regretté la proximité de ce lieu avec le public par rapport à d’autres.
» Il y a 8 ans, il n’y avait pas de réels studios de répétition à Kinshasa. Un vrai problème. Des artistes louaient des instruments pour aller dans des bars et faire des répétitions. Mais nous avons pu mettre à la disposition des artistes ce lieu de répétition. C’était un mouvement que nous avons créé et cela a pris de l’ampleur. Je suis fier de ça « , a ajouté Fred Kabeya.
Par ailleurs, les fondateurs demeurent ouverts à l’idée de faire rebondir ce centre afin de lui donner une nouvelle vie. SI l’Etat, les partenaires ou les mécènes se pointent pour relever cet espace, il revivra en un autre avec la même vision avec plus d’innovation. Cédric Isengoma, Alain Tshovo et Fred Kabeya, ces cofondateurs d’Aw’art ont été reçus par la ministre de la Culture, des arts et du patrimoine en novembre dernier. Quelques promesses et ils attendent toujours, a confié Kabeya. Ils ont demandé à la ministre de peser de son poids pour que les espaces culturels soient exonérés des taxes avant d’examiner comment les soutenir financièrement pour pas que cette situation de fermeture se répète avec les autres. » J’ai été consterné. Mais quelle grande perte pour la culture congolaise. Quelle grande perte pour tous les artistes congolais ! C’est triste ce qui arrive à ce grand centre culturel qui a enfanté tant d’artistes et de passionnés. Et nous, culturels, nous devons nous battre pour que de telles choses n’arrivent plus « , a souligné à actualite.cd, l’écrivain Christian Gombo Tomokwabini.
Peser de son poids pour que les espaces culturels soient exonérés des taxes
Gombo a fait fonctionner le bureau de » Ecrivains du Congo Asbl » au centre culturel Aw’art pendant plus de deux ans. Profitant pour participer à des présentations des livres, organiser plusieurs événements tels que le concert de mots ou le Café Littéraire de Missy. Pour lui, la passion et les moments chaleureux avec le personnel et les amoureux de la littérature sont inoubliables.