L’ONU alerte sur l’aggravation de l’épidémie de choléra à Goma et ses environs
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Par N.T.
Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a été privée de a desserte en électricité et en eau potable pendant plus de 10 jours, à cause de violents combats très meurtriers ayant abouti, le 27 janvier 2025, par la prise de cette agglomération de plus ou moins 2 millions d’habitants par les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) et l’Armée régulière du Rwanda. Pendant cette période d’horreur, de nombreux habitants de Goma ont été contraints de consommer l’eau insalubre du lac Kivu. Une des conséquences est l’apparition d’une épidémie de choléra dans cette ville. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), le groupe sectoriel Santé alerte sur une aggravation de l’épidémie de choléra dans et autour de Goma.
Au moins 420 cas et 1 décès ont été signalés sur deux semaines consécutives (du 3 au 15 février), soit plus d’un tiers des 1.280 cas de choléra enregistrés dans toute la province du Nord-Kivu depuis le début de l’année. Par ailleurs, des cas suspects de choléra ont été signalés au sein du camp de la Mission de paix des Nations Unies (MONUSCO) à Goma, où de nombreux membres des Forces armées de RDC (FARDC) désarmés se sont réfugiés. À ce jour, un décès dû au choléra a été enregistré, tandis que 24 cas suspects sont en cours de traitement. « Des tests de dépistage rapide ont confirmé trois cas parmi eux. Le diagnostic approfondi est en cours », a détaillé OCHA dans son dernier rapport de situation.
Rougeole et Mpox au Sud-Kivu
Si le Nord-Kivu fait face au choléra, au Sud-Kivu, l’inquiétude porte sur le Mpox (variole simienne) et l’augmentation des cas de rougeole. Selon OCHA, 224 cas de rougeole et 7 décès ont été recensés au sein de la population déplacée, depuis ce nouveau regain de tension dans l’Est de la RDC.
La zone de santé de Kalole figure parmi les zones les plus touchées, avec 101 cas et quatre décès enregistrés dans la semaine du 2 au 8 février (semaine 6) contre 123 cas et trois décès dans la semaine du 26 janvier au 1er février 2025.
En outre, le groupe sectoriel Santé rapporte 590 cas suspects et un décès dû au Mpox dans la semaine du 2 au 8 février. L’OMS indique un taux de positivité de 42% sur les 315 échantillons prélevés parmi les cas suspects. Le groupe sectoriel signale également que trois centres de traitement mpox ont été détruits à Kalehe, Minova et Miti Murhesa à la suite de bombardements des belligérants. La RDC est parmi les pays les plus touchés au monde par le Mpox, avec plus de 79.000 cas suspects dont plus de 1.500 décès répartis sur l’ensemble de ses 26 provinces, entre le 1er janvier 2024 et le 9 février 2025. Près de 15.000 cas de Mpox ont été confirmés au laboratoire dans les 26 provinces du pays au cours de la même période.
Depuis fin janvier, le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise, est arrivé dans de nouvelles agglomérations, dont Goma et Bukavu, déclenchant de nouveaux mouvements des populations. Cette avancée du M23 est la plus grave escalade depuis plus de dix ans dans le conflit qui sévit dans l’est du Congo.






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