Assemblée nationale : Finances 2024 et prochaines prévisions présentées
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Par Thony Kambila
Parmi les points à l’ordre du jour lors de la séance plénière tenue le vendredi 11 avril à l’Assemblée Nationale figurait la présentation du rapport sur la gestion financière de cette deuxième institution du pays pour l’année 2024.
Présentant ce rapport aux élus nationaux, la Questeure Chimène PoliPoli a rappelé que cet exercice de redevabilité se déroule dans un contexte particulier marqué notamment par des contraintes budgétaires consécutives à la guerre d’agression imposée à la République Démocratique du Congo par le Rwanda et ses supplétifs du Mouvement du 23 Mars(M23).
Pour l’année 2024, elle a fait savoir que les prévisions budgétaires de l’Assemblée Nationale ont été arrêtées à hauteur de 1.296,3 milliards de FC pour couvrir 4 grandes rubriques à savoir: les rémunérations, le fonctionnement, es investissements, et les interventions économiques, sociales culturelles et scientifiques.
Cependant, a révélé Chimène PoliPoli, la loi de Finances pour l’exercice 2024 telle que votée et promulguée n’a consacré à la Chambre basse du Parlement qu’une enveloppe de 782,6 milliards de FC, soit 60,37% des besoins véritablement exprimés. « Avec cette enveloppe déjà fortement comprimée, le Bureau de l’Assemblée Nationale a priorisé certaines dépenses incompressibles de son fonctionnement, notamment celles liées à la rémunération des élus, aux réserves parlementaires, ainsi qu’aux pensions des retraites viagères versées aux députés honoraires dont l’enveloppe a été doublée durant cette législature, à la suite de la prise en compte d’un lot important des nouveaux bénéficiaires », a-t-elle expliqué.
Ingéniosité et rigueur
Malgré ces contraintes à la fois sécuritaires, budgétaires, politiques et sociales, le Bureau de l’Assemblée Nationale que dirige l’honorable Vital Kamerhe a fait preuve d’ingéniosité et de rigueur dans la gestion des ressources mises à sa disposition dont le déficit par rapport aux besoins réels a imposé des arbitrages.
Le Speaker de la Chambre basse du Parlement a, pour sa part, salué cette démarche en parlant d’un sens élevé de devoir et un attachement ferme aux principes de redevabilité et de transparence. Pour le professeur Vital Kamerhe, c’est aussi un exemple que l’Assemblée Nationale est en train de donner en acceptant de se faire elle-même contrôler.
« L’article 147 à l’alinéa 6 de notre Règlement Intérieur fait obligation au Bureau de présenter à l’assemblée plénière le rapport de gestion financière de l’Assemblée Nationale dans les 30 jours après l’ouverture de la session ordinaire de Mars. Nous devons être fiers car, notre institution qui est chargée de contrôler les autres institutions se laisse contrôler elle-même par une commission ad-hoc », a précisé le Président de l’Assemblée Nationale.
Rappelons que, bien avant la présentation de ce rapport, la plénière a auditionné et approuvé le rapport de la Commission spéciale chargée d’examiner les résolutions de la Cour de Comptes, et a accordé un délai supplémentaire à la commission d’Aménagement du Territoire et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, pour continuer l’examen de la loi sur l’aménagement du Territoire tel que demandé par le Président de la République.
La plénière a accordé 48h aux élus, sur demande du député national Eliezer Ntambwe par motion de procédure, pour s’imprégner de la proposition de loi portant code pénal du député national Sakata, avant son examen et adoption.