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Hôtel de ville de Kinshasa : Des éclaircissements sur la gestion de Gentiny Ngobila toujours réclamés

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Hôtel de ville de Kinshasa : Des éclaircissements sur la gestion de Gentiny Ngobila toujours réclamés

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Par Marcel Tshishiku

A en croire deskeco.cd, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) menace de saisir la justice pour dénoncer la mauvaise gestion des finances publiques de la Ville de Kinshasa durant le mandat de l’ancien Gouverneur, Gentiny Ngobila Mbaka. Cette organisation non-gouvernementale spécialisée dans le contrôle citoyen des finances publiques, la promotion de la transparence et la lutte contre la corruption relève la participation active de l’ancienne présidence de l’Assemblée provinciale de Kinshasa à cette mauvaise gouvernance, notamment à travers des transactions financières irrégulières révélées par la Cour des comptes. Elle souhaiterait voir la justice s’impliquer afin que la lumière soit faite sur les faits en cause, dans le strict respect des droits de la défense et de l’État de droit.

Citant le rapport officiel de la Cour des comptes (septembre 2024, page 21), l’ODEP révèle que «les paiements perçus par la présidence de l’Assemblée provinciale de Kinshasa à partir des comptes de l’Hôtel de Ville de Kinshasa sont classés dans la première tranche de 175 470 117 CDF, transférés le 18 mars 2022, à titre non justifié, sur le compte personnel de M. Mpoyi; tandis que la deuxième tranche est de l’ordre de 40 000 000 CDF, transférés le 28 avril 2023, dans des conditions tout aussi irrégulières. Le total des montants perçus s’élève à 215 470 117 CDF, en dehors de toute procédure légale.

Aucune justification administrative

La source affirme que ces transferts n’ont fait l’objet d’aucune justification administrative (ni délibération, ni arrêté, ni note explicative) ; ils ont été opérés en violation des règles de gestion des finances publiques; ils ont porté atteinte à l’indépendance de l’Assemblée provinciale, qui devait exercer un contrôle sur l’exécutif, mais dont le président recevait en coulisses des virements provenant de ce même exécutif.

Après avoir publié, le 9 avril 2025 ces données issues du rapport d’audit de la Cour des comptes, l’ODEP a été au centre des critiques des personnes qui se sont senties morveuses.

Présenter publiquement des excuses

Ainsi, dans un communiqué parvenu le jeudi 10 avril 2025 à la presse, le président du Conseil d’administration de l’ODEP, le professeur Florimond Tshitenge, a condamné ces propos tenus sur les ondes de la radio Top Congo FM. À cet effet, le PCA de l’ODEP a recommandé de présenter publiquement des excuses à l’endroit de la Cour des comptes et de l’ODEP, pour «les propos offensants, diffamatoires et non fondés tenus sur les ondes de Top Congo».

Au regard de la gravité des faits révélés par la Cour des comptes, des accusations mensongères et diffamatoires tenues publiquement à l’encontre de l’ODEP, ainsi que des propos injurieux à l’endroit des institutions de la République et de la société civile, l’ODEP recommande à l’auteur de ces propos de présenter publiquement des excuses à l’endroit de la Cour des comptes et de l’ODEP; que soient publiées, dans les meilleurs délais, les pièces justificatives des paiements perçus par l’auteur entre mars 2022 et avril 2023, depuis les comptes de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, 

conformément au principe de redevabilité et de transparence budgétaire; que le Parquet général près la Cour des comptes soit saisi, à défaut d’éclaircissements satisfaisants, pour l’ouverture d’une enquête  judiciaire indépendante en vue d’établir les responsabilités  administratives, financières et pénales liées à ces transactions ; que cessent immédiatement les attaques verbales, les propos méprisants et les tentatives d’intimidation à l’endroit des institutions de contrôle de l’État et des organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la mauvaise gouvernance ; que les autorités compétentes protègent les mécanismes de 
redevabilité, garantissent la liberté d’information, et fassent respecter les principes constitutionnels de transparence, de contrôle public et de séparation des pouvoirs.

« Si ces recommandations restent sans suite, l’ODEP se réserve le droit de porter le dossier devant les juridictions compétentes, afin que 
la lumière soit faite sur les faits en cause, dans le strict respect des droits de la défense et de l’État de droit», précise le communiqué.

L’implication de Constant Mutamba sollicitée

En conséquence, l’ODEP en appelle solennellement au ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba Tungunga, afin qu’il diligente sans délai l’enquête nécessaire sur cette affaire, garantisse l’indépendance de la justice et veille à ce que les responsabilités soient établies sans favoritisme ni obstruction. « Car, souligne le PCA Florimond Muteba Tshitenge, la justice ne peut demeurer silencieuse lorsque des preuves existent, l’impunité ne doit plus servir de refuge pour les puissants ».