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Condamnation de Joseph Kabila : une leçon d’histoire

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Condamnation de Joseph Kabila : une leçon d’histoire

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Par LM

Mardi 30 septembre 2025, la Haute Cour militaire de Gombe a frappé fort : l’ancien président Joseph Kabila a été condamné à mort par contumace. Pour haute trahison, crimes contre l’humanité et liens avec le Rwanda à travers le groupe rebelle M23, cette sentence fait de lui le premier ex-chef d’État congolais à affronter une telle justice depuis l’indépendance en 1960.

Ce verdict est un manuel vivant, enseignant que le pouvoir n’est pas un bouclier éternel contre la responsabilité. Remontons le fil des faits, comme un professeur déroulerait une carte historique.

Le procès, lancé en juillet 2025, s’appuie sur un arsenal juridique solide : témoignages d’officiers et d’anciens ministres, preuves de financements occultes au M23, et accusations de conspiration visant à déstabiliser le régime de Félix Tshisekedi. Les juges ont invoqué, entre autres, l’article 238 du Code judiciaire militaire pour les enjeux sécuritaires, tout en intégrant les Conventions de Genève et le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI).

Il faut avouer que les juges ont approfondi la doctrine pour un verdict soutenu par plus de cent pages d’argumentation juridique fouillée. Résultat ? Des chefs d’accusation graves : homicides, tortures, viols systématiques – des crimes de guerre qui ont ravagé l’Est du pays.

La peine de mort, bien que symbolique en raison du moratoire en vigueur depuis 2003, ouvre des portes : extradition possible si Kabila, en exil au Zimbabwe ou en Tanzanie, est capturé, ou même une saisine de la CPI pour approfondir les allégations. La responsabilité civile – dommages et intérêts – remonte à plusieurs dizaines de milliards de dollars, à partager entre l’Etat congolais et les provinces du Nord et Sud Kivu. Pédagogiquement, ce jugement est un phare dans la nuit de l’impunité. Il démontre comment un leader, au pouvoir de 2001 à 2019 après l’assassinat de son père, peut être tenu comptable de ses actes.

Pensez-y : des milliards en dommages et intérêts réclamés pour les victimes des provinces du Kivu et de l’Ituri pourraient redistribuer, transformant la justice en outil de reconstruction. C’est une leçon claire. Le pouvoir absolu corrode, et la trahison nationale se paie cher.

Ce verdict enseigne aussi que la stabilité repose sur la transparence : briser les chaînes des alliances occultes pour bâtir un État de droit. Et regardez plus loin, car ce cas n’est pas isolé ; il s’inscrit dans une vague mondiale où les puissants tombent. Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy, jugé pour corruption en France; de Jacob Zuma, emprisonné pour outrage en Afrique du Sud la même année ; de Park Geun-hye, destituée et condamnée pour abus de pouvoir en Corée du Sud en 2017.

Chacun de ces précédents, jugés par des tribunaux nationaux, illustre une vérité universelle : la démocratie grandit quand les leaders rendent des comptes, transformant les erreurs du passé en guides pour l’avenir. En fin de compte, cette condamnation n’est pas qu’un marteau qui tombe ; c’est une cloche qui sonne pour la RDC.

Elle nous enseigne que la justice, même imparfaite, peut guérir les fractures d’un pays marqué par la guerre et la pauvreté. Une leçon percutante : aujourd’hui, l’impunité recule ; demain, la transparence triomphe. L’histoire, en direct, nous invite à apprendre et à avancer.