Par Tantia Sakata

La 33ème Journée mondiale de la santé mentale a été célébrée le vendredi 10 octobre à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, en présence de plusieurs acteurs du secteur sanitaire, humanitaire et social, ainsi que de partenaires techniques et financiers.

Le lancement officiel de cette journée a été axé sur le thème national :  » Promouvoir la santé mentale et le soutien psychosocial pour une paix durable en RDC « .
Représentant le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, le Secrétaire général ai en charge de la Santé Publique et de l’Hygiène, Dr Jean Bertin Epumba, a souligné que la santé mentale est une composante essentielle du bien-être individuel et collectif.

La RDC fait face à de nombreux défis : conflits armés dans l’Est, déplacements forcés, catastrophes naturelles, crises sanitaires récurrentes et épidémies (Mpox, choléra, Ebola). Le Secrétaire général ai a reconnu que ces situations accentuent les besoins en santé mentale et en soutien psychosocial.

Cependant, il a indiqué que seulement 5% de la population a accès à des soins en santé mentale.  » Ce faible taux de couverture renforce la vulnérabilité de nos citoyens, menace la stabilité sociale et freine nos efforts de consolidation d’une paix durable « , a-t-il ajouté.

Le Dr Jean Bertin Epumba a insisté sur l’intégration pleine et entière de la promotion de la santé mentale et du soutien psychosocial dans les politiques nationales et les plans de réponse aux catastrophes.

Intégration multisectorielle de la santé mentale

De son côté, le Directeur national du Programme National de Santé Mentale (PNSM), Gédéon Samba Nkanda, a déclaré que la Journée mondiale de la santé mentale ne se résume pas à la folie.  » En République Démocratique du Congo, nous devons faire un effort pour changer de perception et bien positionner la santé mentale au cœur du développement et de la résolution des conflits dans ce pays « , a-t-il affirmé.

Concernant la santé mentale et le soutien psychosocial pour la paix, il a précisé qu’il s’agit de soigner les esprits pour cultiver la paix.  » On ne peut pas imposer une culture de la paix si, au préalable, on ne sait pas améliorer la santé mentale des individus et des communautés « , a-t-il rassuré.

Il a lancé un appel à toutes les couches sociales pour prioriser la santé mentale. Dans cette optique, le PNSM a élaboré un plan multisectoriel stratégique de santé mentale et de soutien psychosocial, en collaboration avec tous les secteurs.  » D’ici la fin du mois, nous soumettrons ce plan aux autorités hiérarchiques pour commencer le processus de validation dans le secteur de la santé et dans d’autres secteurs « , a révélé le Directeur national du PNSM.

Pour sa part, le représentant de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en charge du projet de santé mentale et de soutien psychosocial, Dr Firmin Ouegraodo, a indiqué que la commémoration de cette journée rappelle que la santé mentale est au cœur de la dignité humaine et de la cohésion sociale.

Il a signalé que l’OIM, en partenariat étroit avec le PNSM, a mis en œuvre depuis le début de l’année un projet pluriannuel novateur intitulé :  » Santé mentale et soutien psychosocial pour la paix en République Démocratique du Congo « .

 » Ce projet, actuellement en cours à Kalemie et à Kinshasa, illustre concrètement le rôle que la santé mentale et le soutien psychosocial peuvent jouer dans la prévention des conflits, la réconciliation communautaire et la consolidation de la paix « , a notifié Dr Firmin Ouegraodo.

Notons que la Journée mondiale de la santé mentale, édition 2025, a eu pour thème international :  » Santé mentale et soutien psychosocial : accès aux services de santé mentale en cas de situations de catastrophes et d’urgence « .