Hausse du dollar : qui réitérera l’exploit d’E. Tshisekedi en 1991 ?
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L’opinion assiste impuissante à la hausse du prix du dollar américain par rapport à la monnaie locale, le franc congolais.
Cette situation malencontreuse a commencé quelques semaines avant la démission de l’ancien 1er ministre, Augustin Matata Ponyo, afin de permettre au président de la République, Joseph Kabila, de nommer un autre chef du Gouvernement, conformément à l’esprit et à la lettre de l’Accord politique signé le 18 octobre au camp Tshatshi, dans la ville de Kinshasa, sous la houlette du médiateur de l’Union Africaine (UA), Edem Kodjo.
Elle a entraîné une hausse des prix des biens et services à travers le territoire national, dans un pays où les conditions sociales étaient déjà plus que délicates. Au même moment, les acteurs politiques ont signé, le 31 décembre 2016, au Centre Interdiocésain de Kinshasa, un autre Accord politique aux termes des négociations directes supervisées par les évêques catholiques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
Ce dernier Accord a eu l’avantage d’être approuvé par les acteurs politiques appartenant à la Majorité Présidentielle (MP), plateforme politique chère au chef de l’Etat Joseph Kablia, et ceux de l’Opposition Politique, y compris l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi et ses alliés. Tout d’un coup, la tension qui avait atteint son paroxysme et la peur de voir le pays basculer dans une violence difficile à maîtriser ont été dissipées d’un cran.
Le danger était si imminent que certaines ambassades des pays étrangers, en l’occurrence celle des Etats-Unis d’Amérique, étaient obligés de demander à quelques membres de leur personnel de quitter le territoire de la RD Congo. Ce climat d’apaisement était le fait de la confiance que les Congolaises et Congolais placent ou plaçaient en la personne du Sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi, qui venait d’être désigné président du Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre.
Le leader de l’UDPS a, en effet, laissé des souvenirs inoubliables que ses compatriotes congolais tenaient à revivre, à savoir celui de 1991, au moment où il a été désigné 1er ministre à la Conférence Nationale Souveraine (SNC).
Le matin du jour qui a suivi cette désignation, le prix du dollar américain a chuté de manière spectaculaire, entraînant la baisse des prix des biens et services, sur fond d’une liesse populaire jamais vécue en RD Congo. Aujourd’hui, les observateurs ne cessent de se poser la question de savoir : qui peut encore réaliser cet exploit, maintenant qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba est mort ?
Par Marcel Tshishiku