Agente de sécurité dans une société de gardiennage : Naomi Ntumba privilégie la valorisation de ses compétences
Partager
Diplômée d’Etat, en section commerciale et administrative, Naomi Ntumba Kazadi est la quatrième d’une famille de six enfants. Après avoir terminé ses études secondaires, la jeune femme était dans l’incapacité d’entreprendre des études supérieures, faute de moyens financiers.
C’est alors qu’elle s’est retrouvée dans une société de gardiennage de la capitale, où elle a été embauchée en qualité d’agente de sécurité. « C’est par pure hasard que j’ai obtenu ce boulot. Etant à la cherche d’un emploi, je me suis retrouvée dans la société où je travaille présentement pendant qu’on recrutait des jeunes filles.
J’ai été acceptée pour avoir répondu aux critères imposés », a-t-elle raconté. Après avoir bénéficié d’une formation d’un mois, Naomi Ntumba devait affronter les réalités du terrain, chose qui n’était pas du tout facile à ses débuts, avec la frousse du terrain. Depuis 2016, elle exerce son travail avec beaucoup de passion et d’abnégation.
A ce jour, elle est affectée à la réception d’une entreprise de presse de Kinshasa, située dans la commune de la Gombe. La jeune Ntumba a indiqué qu’en trouvant ce travail, ce n’est pas toute sa famille qui l’avait soutenue, parce que certains membres se sont demandés si elle serait en mesure de faire ce travail. Malgré cela, dit-elle, elle ne s’était pas découragée grâce à son amour pour son premier emploi et qu’elle était aussi sûr de ses capacités.
Cherchant à savoir si le fait de ne pas être sportive l’handicape dans son travail, la jeune dame pense que les exigences de son métier ne prennent pas, actuellement, seulement en compte l’aspect physique, mais aussi intellectuel.
Et d’ajouter « il faudrait avoir également de l’intelligence et être capable par exemple, de recevoir une personne haut placée. Dans ce qu’on fait, nous n’aurons pas à recourir qu’au muscle parce que nous devons aussi écrire, et si c’était seulement pour la force physique, je ne penserais que nous les femmes allions être recrutées ».
En cas de danger, Naomi Ntumba souligne qu’elle va d’abord sécuriser là où elle est commise, avant de faire appel au renfort, lorsque la situation devient difficile à maîtriser. Ainsi, pour savoir se défendre, elle avait suivi de formation de self-défense au niveau de la société.
Des difficultés
Concernant les difficultés rencontrées, elle doit gérer la mauvaise humeur de certaines personnes avec sagesse et maîtrise de soi afin de ne pas compromettre son travail. « Nous ne sommes pas leur ennemi mais plutôt à leur service. Ils ne doivent pas nous craindre parce que nous portons l’uniforme de service », a-t-elle rassuré.
Il ya plusieurs autres problèmes notamment faire face au vol, l’on peut être attaqué pendant les heures de service, etc. Pour elle, ce sont des risques parce qu’elle est appelée à protéger premièrement sa propre vie ainsi que les biens gardés au risque de perdre son emploi. Le fait d’être une femme ne nous épargne pas de mépris de la part de certains hommes.
C’est pourquoi, elle cherche à mettre ses compétences au premier plan dans son travail afin de confondre ces mâles qui regardent plus l’aspect physique. « Dans mon travail, je ne me considère pas comme une femme parce que je suis appelée à valoriser mes compétences pour attirer du respect », a affirmé Ntumba.
Le choix du métier
Réagissant à l’opinion selon laquelle son métier est réservé aux hommes, Naomi Ntumba l’a rejetée carrément, tout en signifiant qu’il n’existe pas de profession destinée seulement à la gent masculine ou féminine. Toute femme peut exercer le travail de son choix puisque l’apport de deux sexes s’avère utile pour notre société. «Il n’ya pas de sot métier », évoque-t-elle.
Raison pour laquelle, elle a encouragé les filles à exercer la profession de leur choix. Au lieu de croiser les mains, elle pense que les jeunes filles doivent chercher un emploi avec persévérance pour ne pas être inactive. « Votre courage, intelligente et aptitude vous permettra d’obtenir les meilleurs résultats », a-t-elle déclaré.
Mademoiselle Ntumba en a profité pour interpeller les parents qui s’opposent parfois aux ambitions de leurs enfants. « Peut-être qu’ils n’ont pas tord d’agir ainsi, mais je pense que seul Dieu connaît l’avenir de chacun. Qui sait si la profession choisit par l’enfant serait la clé de sa réussite ? Qu’ils encouragent plutôt leur progéniture à chercher et à se battre pour la vie », a averti l’intervenante.
D’ailleurs, elle dit se sentir motiver dans son travail parce que beaucoup de personnes l’ont toujours encouragée, surtout quand elle porte sa tenue de service. « Je suis joyeuse et heureuse quand les gens m’apprécient », a affirmé l’interviewée qui ne pense pas interdire à sa fille d’emboîter son pas en devenant à son tour agent de sécurité.
Par Tantia Sakata