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Lutte contre la corruption en RDC: beaucoup reste à faire

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Lutte contre la corruption en RDC: beaucoup reste à faire

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Dans un rapport sondage, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, avec le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci) doutent de l’efficacité du Gouvernement congolais
Par GKM

“Trois ans et demi après l’arrivée à la Présidence de Félix Tshisekedi, la confiance de la population à l’égard du Gouvernement et des institutions en RDC demeure faible”, note le rapport sondage rendu public par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli (son partenaire de recherche dans le pays), en partenariat avec le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci). Selon ce document, les politiques mises en œuvre par le Gouvernement sont perçues comme inefficaces par une partie des Congolais. Cette étude confirme également l’échec de la politique de lutte contre la corruption.

“Plus de 67 % des personnes interrogées estiment que le Gouvernement n’a pas été efficace dans ce domaine. La Police nationale congolaise (PNC) trône en tête des institutions qui ne fonctionnent pas bien, suivie des cours et tribunaux (45,7 %) et du Parlement (45,6 %)”, note l’étude.
Ce rapport sondage révèle aussi le discrédit des Congolais sur la Monusco, la communauté internationale et, bien sûr, les pays voisins”, indique Pierre Boisselet, coordonnateur des recherches sur la violence à Ebuteli.

“Cela se caractérise par la situation sécuritaire dans l’Est du pays qui continue de se dégrader avec notamment la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23)”, précise également cette étude. Dans ce nouveau rapport sondage, GEC et Ebuteli, avec le Berci, relèvent une méfiance persistante à l’égard des institutions ainsi qu’une politique sécuritaire décriée.

Ce rapport sondage réalisé entre avril et juin 2022 relève aussi que malgré des cycles électoraux controversés, les Congolais restent attachés à la démocratie. 70% des personnes interrogées estiment que cette forme de gouvernement est la meilleure. Une confiance en la démocratie qui s’accompagne néanmoins d’une méfiance vis-à-vis des institutions du pays et de leurs animateurs, note encore le sondage. Cependant, 17% des Congolais interrogés soutiennent “fortement” la manière dont le président de la République travaille.

Félix Tshisekedi recueille cependant un score peu reluisant en termes d’opinions favorables (51 %) depuis 2019. Et il s’observe une même défiance à l’égard du Gouvernement central, des autorités provinciales, voire des institutions impliquées dans la gestion du processus électoral.
“Notre sondage montre que les citoyens ne sont pas satisfaits du travail réalisé par les institutions tant au niveau provincial que national. Celles-ci n’ont pas suffisamment œuvré pour l’amélioration du social.

Après plus de trois ans au pouvoir de Tshisekedi, les Congolais ne semblent pas non plus convaincus de la politique sécuritaire menée au pays. Seuls 22% des sondés estiment par exemple que la sécurité des personnes et de leurs biens s’est améliorée ces trois dernières années. Une grande majorité des Congolais interrogés pointe par ailleurs l’ingérence du Gouvernement rwandais (72%) comme la plus importante cause du conflit persistant dans l’est de la RDC), suivie par l’ingérence des pays occidentaux (71,5 %) et la corruption des institutions congolaises (71 %).