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Les violences obstétricales au centre d’une table-ronde

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Les violences obstétricales au centre d’une table-ronde

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Par Tantia Sakata

L’ONG « Journalistes pour les droits humains » (JDH) a organisé, lundi 19 février, à Kinshasa, une table-ronde, sous le thème « les violences obstétricales en RDC : une gangrène silencieuse pour la femme ». L’objectif principal est d’amener les participants à comprendre la portée de cette pratique à l’égard des femmes enceintes et s’engager contre cette forme de violence.

Cette activité a été lancée par Florence Boloko, conseillère en genre et représentante de la ministre du Genre, famille et enfant, dont elle a lu le discours. A ce titre, elle a déclaré qu’il est inconcevable qu’en ce vingt et unième siècle, la femme congolaise connaisse une très forte mortalité du fait du danger qu’elle court en donnant la vie.

« C’est pourquoi, même si des efforts importants ont été déployés pour réduire la mortalité maternelle, la RDC demeure un pays à très forte mortalité maternelle avec environ 670 décès pour 100000 naissances vivantes, soit près de 3 fois la moyenne mondiale », a-t-elle ajouté. En parlant des violences obstétricales, la conseillère e, Genre a appelé à la mobilisation de tous afin de lutter efficacement contre tout comportement ou attitude susceptible de générer ces violences.

« Je vous invite tous à vous investir pour transformer la maternité en République Démocratique du Congo en une activité qui procure rien que la joie en bannissant tout comportement et toute attitude qui contribue à rendre le fait de donner la vie, une activité violente », a-t-elle conclu. De son côté, la Chargée de Programme de JDH, Lucie Ngusi, a signifié que la violence obstétricale transgresse les droits fondamentaux des femmes à la dignité, à la santé et à la non-discrimination.

« Malgré des avancées significatives, il reste encore beaucoup à faire pour mettre fin aux violences obstétricales en RDC. C’est pourquoi, nous sommes réunis aujourd’hui, pour prendre conscience de cette réalité et agir en conséquence », a-t-elle souligné.

Après avoir appelé les autorités congolaises et toutes les parties prenantes à prendre des mesures concrètes et immédiates pour mettre fin aux violences obstétricales en RDC, Mme Ngusi a fait savoir qu’il est notamment essentiel de renforcer les capacités et la formation des professionnels de la santé, de sensibiliser le corps médical, de mettre en place des mécanismes de signalement et de supervision.

Application des sanctions

Lors de son intervention, la présidente de l’Ordre des sages-femmes, Marianne Lusinga, a rassuré qu’il y aura des sanctions à l’endroit des sages-femmes qui vont se compromettre dans l’exercice de leur profession.

Elle a reconnu que les violences verbales sont récurrentes dans la salle d’accouchement mais, les sages-femmes qui s’adonnent à cette pratique doivent savoir que la porte de la prison est largement ouverte. « Il est donc important pour nous de respecter les droits de la femme qui est en train d’accoucher, sinon l’Ordre va châtier », a rappelé Mme Lusinga.

Elle a notamment profité de la circonstance pour solliciter l’appui du Gouvernement afin que la gratuité de la maternité se passe par les soins de maternité respectueuse qui est une nouvelle thématique ignorée de la population. Elle a souligné que le rôle de la sage-femme est d’assurer l’accompagnement, aider la femme qui vient accoucher à avoir son bébé avec sourire aux lèvres.

Cette table ronde s’est basée sur le document intitulé : « les violences obstétricales en RDC : une gangrène silencieuse pour la femme », réalisée par deux journalistes grâce à l’appui de JDH.

Question de sensibiliser et de mobiliser l’opinion publique sur cette question cruciale dans le but de faire entendre les voix des victimes afin de briser le silence qui entoure ces violences inacceptables.