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Katumbi : 33 Ong condamnent le harcèlement judiciaire

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Katumbi : 33 Ong condamnent le harcèlement judiciaire

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Ces organisations fustigent l’instrumentation de la justice pour arrêter l’ancien gouverneur du Katanga

La coalition de 33 organisations de promotion et de défense des droits de l’homme (CRC) condamne le harcèlement judiciaire dont font l’objet l’opposant Moïse Katumbi ainsi quatre de ses proches collaborateurs, à savoir Yannick Kibinda, Franck Mwashala, Sefu Idi et Daryl Lewis.

C’était lors d’un point de presse tenu jeudi à Kinshasa, animée par Oscar Rashidi et Me Bopol, tous deux membres de la coalition.

Ces Ong rappellent que le 24 avril 2016, des agents de l’ANR ont arrêté à Lubumbashi plusieurs personnes en marge du meeting que les membres du G7 voulaient organiser, sous la coordination de l’opposant Moïse Katumbi, pour commémorer la journée de la démocratisation en RDC.

Le 26 avril 2016, ces personnes ont été transférées à Kinshasa et, depuis lors, sont détenues sans droit de visite, d’assistance de leurs avocats, ni d’être transférées au Parquet après l’expiration du délai de la garde à vue de 48 heures comme l’exige l’article 18 alinéa deuxième de la Constitution de la RDC.

Les 33 organisations ont reçu plusieurs témoignages de la part des membres de leurs familles, selon lesquels ils auraient été obligés de passer aux aveux ou signer des procès-verbaux préétablis.

Le 4 mai 2016, les mêmes organisations ont suivi avec préoccupation le point de presse du ministre de la Justice et Droits Humains au cours duquel il a annoncé avoir enjoint le procureur général de la République d’enquêter sur les faits d’entretien de mercenaires mis à charge de l’opposant Moïse Katumbi, et que des enquêteurs se trouveraient déjà à Lubumbashi pour cela.

Ces Ong ont noté que le ministre de la Justice et Droits Humains n’a pas évoqué ni expliqué à l’opinion les conditions de détention actuelles de Yannick Kibinda, Franck Mwashala, Sefu Idi et Daryl Lewis à L’Anr en dépit du fait que lui, comme le premier ministre, le vice-premier ministre et le ministre de l’Intérieur et Sécurité ainsi que le procureur général de la République ont été déjà appelés tant par les membres de familles que les conseils des précités à faire respecter les droits fondamentaux des personnes arrêtées, garantis par les articles 12, 17, 18 et 19 de la Constitution.

Elles dénoncent ce silence délibéré qui prouve que les auteurs de ces violations bénéficient du soutien du Gouvernement à qui la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies a pourtant demandé d’y mettre fin par les poursuites judiciaires à engager contre leurs auteurs.

Ouverture du dossier contre Katumbi

Les 33 Ong sont, en outre, préoccupées par l’enquête judiciaire annoncée par le ministre de la Justice à l’encontre de l’opposant Moïse Katumbi qui, en réalité, ” constitue un énième harcèlement politique à cause de ses prises de position exigeant l’organisation des élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel.

Cela est confirmé par le fait qu’alors que des poursuites, déjà amorcées par les Officiers de police judiciaire de l’Anr en violation des droits de l’homme ne sont pas clôturées, le ministre de la Justice et Droits Humains a donné l’injonction au procureur général de la République au lieu d’attendre que les procès-verbaux de l’Anr lui soient transférés “, soutiennent-elles.

Le gouvernement vise à faire accélérer l’arrestation et la condamnation de l’opposant Moïse Katumbi pour ainsi l’éliminer des échéances électorales, pensent-elles.

Elles rappellent qu’en démocratie, le combat politique doit être d’idées, et que les partis de la coalition gouvernementale ne doivent pas se servir des instruments ou services de l’Etat en vue de régler des comptes à leurs adversaires politiques.

Elles relèvent que la justice congolaise n’hésite pas à faire recours à aux accusations factices et moyens de preuves obtenus en violation des règles de procédure pour justifier l’arrestation et la condamnation des opposants et membres de la société civile qui exigent le respect de la Constitution en ce qui concerne l’organisation des élections présidentielle et législatives.

” C’est ainsi qu’elle a condamné Eugène Diomi Ndongala sur base des preuves illégales, Vano Kiboko, Jean-Claude Muyambo alors que son état de santé requiert des soins médicaux urgents, Christopher Ngoy, Freud Bauma, Yves Makwambala sur base des accusations infondées, six militants de LUCHA à Goma… “, évoquent-elles.

Sanctionner les auteurs des violations des droits de l’homme

En exigeant la libération de tous les prisonniers politiques et la cessation du harcèlement judiciaire contre Katumbi, la Coalition de 33 Ong appelle la Communauté internationale à envisager des sanctions individuelles et ciblées contre les responsables étatiques qui violent ou encouragent la violation des droits de l’homme.

Elle appelle la Monusco à prendre des dispositions urgentes pour assurer la protection des personnes civiles, leaders de l’opposition et de la société civile menacés d’arrestation ou de mauvais traitements à cause de leur engagement pour les droits de l’homme et la démocratie.

Par Lefils Matady

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