Des scrutins qui se sont en général bien déroulés

Les opérations de dépouillement ont débuté hier dimanche à Beni et Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Se confiant au site ACTUALITÉ.CD Marie-André Mwila, chef de mission adjoint de  la Mission d’Observation Électorale de la Synergie des Missions d’Observation Citoyenne des Élections (MOE SYMOCEL) dans cette région a expliqué que   « Tout s’est passé dans le calme.

Il y a cependant quelques incidents mineurs qui ont été enregistrés, quelques accrochages entre témoins. Et sur le plan technique, quelques machines avaient des problèmes mais tout était rapidement rentrés dans l’ordre ». Pour le compte de la SYMOCEL, 648 observateurs ont couvert ces scrutins, dont 97 à Beni Ville et pour les territoires de Beni, 346 ; à Butembo, 171 et à Yumbi, 34.

L’ombre des ADF

Pourtant, des doutes persistaient sur la réussite de ces élections dans cette partie du pays, car des rumeurs faisaient état de menaces émanant des éléments Allied Democratic Forces (ADF), ces rebelles ougandais qui terrorisent les civils à l’Est de la RD Congo.  Le vote a même été perturbé hier  après-midi à Mukakati et Takibombo, en chefferie des Watalinga sur la route Mbau-kamango. Plusieurs habitants se sont déplacés à Nobili et Kamango.

Pour rappel, 2 229 bureaux de vote et de dépouillement étaient appelés à ouvrir dans les circonscriptions qui n’avaient pas voté en décembre 2018 dont 1.224 pour Béni-territoire, 319 pour Béni-ville, 563 pour Butembo-ville et 123 pour Yumbi.

1.257.636 électeurs au total, à savoir le nombre d’électeurs qui avaient été enrôlés dans ces villes et territoires, étaient attendus pour ces élections, dont 677.185 électeurs à Béni-territoire, 182.877 électeurs à Béni-ville, 330.612 électeurs à Butembo-ville et 66.962 électeurs à Yumbi.

Méfiance

A Yumbi, les électeurs ont retiré leur carte avec enthousiasme jusqu’à samedi soir. « La méfiance » entre communauté Batende et Banunu était palpable pendant la campagne électorale où les candidats de chaque communauté n’ont battu campagne que dans leurs propre fief », relève la mission d’observation électorale citoyenne Symocel. Plusieurs électeurs figurant sur des listes de la CENI n’ont pas répondu à ce rendez-vous, à cause de l’insécurité qui a prévalu dans cette cité. Certains ont trouvé refuge dans les îlots, d’autres ayant  péri dans les affrontements de décembre 2018.

Votes qui ne modifieront pas l’équilibre à l’Assemblée nationale

Les électeurs ne votent que pour les législatives nationales et provinciales, et non  pour l’élection présidentielle. Ce scrutin  n’a donc aucune incidence sur l’élection à la présidence de  Félix Tshisekedi.  Et l’élection de 15 députés ne pèsera pas non plus sur les rapports de force à l’Assemblée nationale, où le Front commun pour le Congo (FCC), les partisans de l’ancien président de la République Joseph Kabila disposent déjà de la majorité absolue.

Ebola et insécurité

En décembre 2018, la Commission Électorale Nationale Indépendante  (CENI) avait décidé du report des élections à Beni et Butembo  et Yumbi, se référant à la correspondance lettre du gouvernement du 17 décembre 2018 faisant état d’une situation sécuritaire et sanitaire préoccupante dans la région de Beni et Butembo  (suite au à l’épidémie de maladie à virus Ebola) et d’incidents meurtriers dans le territoire de Yumbi, avec  des tensions persistantes,  ne permettaient pas la tenue des scrutins dans le délai imparti » pour décider du  report partiel des élections du 30 décembre.

Par YHR