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Ituri, Fayulu, Pont « route-rails », Gécamines-SNCC… : Félix Tshisekedi parle sans détours

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Ituri, Fayulu, Pont « route-rails », Gécamines-SNCC… : Félix Tshisekedi parle sans détours

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Il  dit tenir à une véritable opposition au Parlement, à la protection de l’intégrité territoriale, à l’exécution des projets d’intérêt national avec l’implication de la communauté et à l’exécution sans faille des ordonnances déjà rendues publiques

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a mis à profit son séjour dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province meurtrie de l’Ituri, pour s’entretenir avec la presse nationale sur certains sujets brûlants de l’heure. A cette occasion, le chef de l’État a répondu sans détours à toutes les préoccupations soulevées par les journalistes.

Il a d’entrée de jeu présenté ses excuses à la presse nationale, qui selon ses représentants, s’était sentie frustrée de voir que Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a préféré accorder sa première interview en qualité de Président de la République à la presse étrangère, plus précisément à Radio France Internationale et France 24. Le premier citoyen congolais a promis de travailler toujours avec la presse, surtout nationale, qu’il tient à voir être réellement «le 4ème pouvoir» tout au long de son mandat à la tête de la RD Congo.

Nouvelle mise en place à la Gécamines et à la SNCC

Aucun sujet n’a été évité. Le chef de l’État, qui s’est toujours affiché comme un homme simple et courtois, a souhaité que l’opposition se formalise et  joue effectivement son rôle républicain, en vue de mériter son accompagnement pour servir de contrepoids au Gouvernement. L’homme  a reconnu qu’il faut encore plus d’efforts pour l’amélioration du social, auquel son «Programme d’urgence de 100 jours», n’a pu totalement apporter de solution.

Le Président Tshisekedi a expliqué que c’est le calcul politicien qui est à la base de la «non-application»  ses ordonnances nommant, depuis plus d’un mois, les nouveaux mandataires à la Gécamines(Générale de carrière des mines)  et de la SNCC (Société nationale de chemin de fer du Congo), parmi lesquels l’ancien président de l’Assemblée provinciale de l’ex province du Katanga Gabriel Kyungu wa Kumwanza, reconnu aussi comme proche collaborateur de l’ancien gouverneur de cette province du grand Katanga, Moïse Katumbi.

Sur le projet «route-rail entre Kinshasa et Brazzaville», FATSHI a rassuré particulièrement les notables de la province du Kongo-Central, qui s’inquiètent de sa construction au détriment du port en eau profonde de Banana. «Je continue d’appuyer le projet route-rails.

Cependant, il n’est pas question pour moi de tuer ou de concurrencer un autre projet qui se déroule chez moi. Tant que le projet de port en eau profonde ne sera pas abouti, je n’avancerai pas sur l’initiative du pont-route-rails. J’ai rencontré certaines parmi les entreprises qui sont intéressées. J’ai entendu les préoccupations de mes frères du Kongo Central. Nous cheminerons ensemble», a fait savoir le chef de l’Etat.

Surtout que pour certains observateurs avertis, ce projet pourrait porter préjudice à l’activité économique des ports de Matadi et de Boma. Ils s’appuient notamment sur un rapport de mars 2010 de la Banque Mondiale (Africa Infrastructure Country Diagnostic) qui estimaient que ce pont routier et ferroviaire  aiderait à accroître le trafic passant par Pointe-Noire et à améliorer la viabilité globale de cette voie».

Formalisation de l’opposition politique

Pour Félix Tshisekedi, il y a une majorité qui s’est formée au sein du Parlement, qui va diriger le Gouvernement. Il y a une Opposition qui tarde cependant  à prendre forme, mais qui prendra forme finalement, parce qu’il compte vraiment les accompagner dans cet exercice. C’est ainsi qu’il a expliqué : «j’avais parlé à la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, je souhaiterais qu’on confie la Commission des finances, par exemple, à l’opposition qui soit ce pendant qui va permettre au pays d’avancer.

J’ai remarqué, en arrivant aux affaires, qu’à cause des comportements du régime contre lequel nous nous battions, nous n’avions pas été associés à la gestion du pays. Regardez même dans le pays à tradition démocratique, le chef de l’Etat convie les leaders de l’opposition à une réflexion sur le pays. C’est ce modèle-là que je veux imprimer ici chez nous, avoir une opposition responsable, qui ne doit plus s’illustrer que dans la haine, dans les propos qui frisent l’injure, la diffamation mais plutôt aller dans la
plutôt aller dans la construction».

Libération incertaine d’Eddy Kapend

Concernant  la sollicitation de libération d’Eddy Kapend, condamné dans l’assassinat de M’Zée Laurent Désiré Kabila, il a dit : «Je ne sais pas s’il est libérable. Laissez-moi suivre ce dossier, vu la peine de perpétuité». Des familles et certaines organisations de la société civile, plaident pour la libération de Kapend.

Mise en place du Haut conseil des réformes institutionnelles

Concernant  la proposition formulée par le candidat malheureux de la présidentielle du mois de décembre 2018, Martin Fayulu Madidi , sur  la mise en place du Haut Conseil des Réformes Institutionnelles (HCRI), que l’homme de la coalition LAMUKA entend diriger, afin de sortir le pays de la crise après  une période de transition de deux ans, avant l’organisation d’ élections générales, où tout le monde devrait participer, le Président Félix A. Tshisekedi a réagi  pour relever qu’il ne trouvait pas l’opportunité. Il a toutefois  accepté  que Martin Fayulu, était libre d’émettre un  avis auquel  il pourrait  réfléchir. Il a demandé à Fayulu  de faire ses propositions au Parlement en tant que député.

Il sied de souligner que dans un document déposé dans les chancelleries occidentales, Martin Fayulu propose, pour sortir de la crise, une discussion directe avec Félix Tshisekedi. Les autres préoccupations sont le retour au pays de Salomon Kalonda, proche collaborateur de Moïse Katumbi, que le Président de la République a souhaité voir rentrer au pays. Il faut aussi relever que ce conseiller spécial de Moïse Katumbi n’avait pas regagné le pays le 20 mai dernier en compagnie de son chef après quelques années d’exil, faute de passeport. Katumbi avait réagi à propos autour du passeport de son conseiller.

Concernant la coupure du signal de la chaine de télévision et radio RTVS1, Le Président de la République, Félix Tshisekedi a promis de suivre de près le dossier lié à cette affaire, cette chaine de radio et télévision appartenant à l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. «Je n’ai pas pris cette décision. Lorsqu’on m’a informé de RTVS1, on m’a dit que cette chaîne s’est illustrée dans les appels à la haine. Je ne peux pas confirmer. Lorsque je serai à Kinshasa je vais suivre.

On m’a dit que la justice sera saisie. A mon avis, c’est l’État qui fonctionne», a-t-il expliqué.
A ce sujet, des organisations de défense de Droits de l’Homme comme la Voix de Sans Voix ont recommandé au chef de l’Etat de s’impliquer afin que le signal de la chaîne de Adolphe Muzito soit rétabli dans un bref délai et sans conditions.

Violences armées à Djugu pour déstabiliser le pouvoir de Kinshasa

Pour le président de la République, les violences armées à Djugu, dans la province de l’Ituri, viseraient  à déstabiliser le pouvoir de Kinshasa. Le numéro un congolais   a, malgré cela, tendu la main aux auteurs de ces actes. C’est pourquoi, il tient au renforcement de la présence de l’armée nationale  dans cette partie du pays, où il y a eu ces derniers temps des centaines de morts.

Par Lucien Kazadi T.

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