Type de recherche

Justice: Le procès Yumbi renvoyé au 6 juillet

justice La Tempête des Tropiques SOCIETE

Justice: Le procès Yumbi renvoyé au 6 juillet

Partager


Par LM

Ouvert mardi 25 mai 2021 à la prison militaire de Ndolo, le procès des massacres de Yumbi a été renvoyé au 6 juillet 2021, soit dans 40 jours. Au cours d’une brève audience publique d’introduction, la Haute Cour militaire a décidé de la remise, à la demande des parties, pour leur permettre de s’imprégner des dossiers des prévenus et accéder aux procès-verbaux afin d’en avoir la maitrise avant l’instruction.

Il faut noter que, plus de deux ans après ces massacres, une quarantaine de victimes se sont constituées en parties civiles. Elles réclament justice et réparation pour les préjudices subis. Du côté des accusés, se trouvaient près de 90 prévenus des crimes contre l’humanité par meurtre, transfert forcé de population, déportation, d’association de malfaiteurs, d’incendie volontaire, de destruction méchante, de violation de consignes, de tentative de vol, de détention illégale d’armes et munition de guerre ainsi que d’usurpation de la tenue de la police nationale congolaise.

Malheureusement, plusieurs d’entre eux sont en fuite. D’autres en détention provisoire. Seuls 79 sont présents.
On renseigne que plusieurs témoins sont attendus lors de prochaines audiences. Pour rappel, les massacres de Yumbi se sont déroulés les 16 et 17 décembre 2018, suite aux violences entre deux communautés : les Banunu et les Batende. En effet, tout a commencé après la mort du chef des Banunu, Mantoma Feu D’or, décédé à Kinshasa lors d’un séjour privé, le 2 décembre 2018.

Sa mort a provoqué des tensions parce que sa communauté a préféré l’enterrer dans la parcelle familiale où a été inhumé son père. Ce qui a été mal perçu par les Batende qui se sont donc opposés à ce type d’enterrement. Entre temps, du côté des Banunu, le décor a été planté pour l’enterrer sur le site choisi.

Or, des rumeurs circulaient de partout sur des représailles, si jamais une telle inhumation devrait avoir lieu. Malgré cela, dans la nuit du 14 au 15 décembre, Mantoma Feu D’or a été inhumé à côté de son père. C’est ainsi qu’en date du 16 décembre, un premier assaut va avoir lieu dans la cité de Yumbi. Le jour suivant, les villages Nkolo II, Bongende… ont été attaqués et incendiés.

Le rapport des Nations Unies publié en mars 2019 fait état de 535 morts et plusieurs déplacés, alors que celui du ministère congolais des Droits Humains affirmait que les autorités politico-administratives de Maï-Ndombe auraient dû prendre des mesures adéquates pour éviter ces évènements. À cette époque, c’est Gentiny Ngobila Mbaka qui était gouverneur de la province de Maïndombe dont Yumbi est l’un des territoires.