Par Dieudonné Mbuyi K.

La clôture de la session parlementaire de mars, qui devait avoir lieu le mardi 15 juin 2021, est reportée sine die. Les deux Chambres du Parlement justifient ce report par l’état de siège proclamé par le Chef de l’Etat sur une partie du territoire national, à savoir dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

C’est ce qui explique que certains élus des deux Chambres se réunissaient encore en diverses commissions, le mercredi 16 juin au Palais du peuple, siège du Parlement, après des plénières marathons tenues ces derniers jours à l’Assemblée nationale comme au Sénat.

Les élus des deux Chambres n’iront donc plus en vacances parlementaires. A moins que la situation d’état de siège évolue favorablement et permette de lever cet état exceptionnel avant le 15 septembre 2021, date officielle de l’ouverture de la session de septembre que le parlement a l’habitude de consacrer à l’examen du projet de loi budgétaire. L’ambiance de début de vacances qui s’annonçait au Palais du Peuple, s’est vite éclipsée, au grand dam de certains élus, qui réclamaient vivement les vacances après plusieurs mois d’intenses travaux.

Mais la reprise normale des plénières dans les deux Chambres de ce Parlement bicaméral attendra encore. Car, l’heure serait aux concertations entre le Président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, et son collègue de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Nkodia Mpwanga, pour tenter d’aplanir certaines divergences issues de l’examen et l’adoption du projet de loi d’habilitation par la Chambre Haute, en première lecture.

En effet, la primeur donnée au Sénat par le Gouvernement pour examiner et adopter ce projet de loi, censé permettre à l’exécutif national de faire des prorogations successives de l’état de siège en recourant aux Ordonnances-lois aurait engendré quelques frustrations à l’Assemblée nationale, à en croire certaines sources.

C’est ce qui expliquerait le rejet de ce projet de loi, par la Chambre basse, obligeant ainsi le Gouvernement Sama Lukonde à solliciter l’aval du parlement en cas de nécessité d’une autre prorogation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Les speakers des deux Chambres du Parlement étant tous deux de bons négociateurs, il n’est pas exclu que les deux institutions fument le calumet de la paix et regardent à nouveau dans la même direction, dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Toutefois, les deux Chambres prennent à cœur la gravité de la situation sanitaire que le pays traverse, suite aux ravages de la troisième vague de la Covid-19 qui sévit à Kinshasa et dans d’autres provinces du pays. Un contexte qui oblige les deux Chambres à accentuer les mesures barrières au Palais du peuple où les plénières se tiendront désormais en format réduit, afin de sécuriser les élus ainsi que le personnel administratif du Parlement.