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Le Grand Prix panafricain de Littérature récompense la Camerounaise Osvalde Lewat pour «Les Aquatiques»

CULTURE & MEDIA La Tempête des Tropiques

Le Grand Prix panafricain de Littérature récompense la Camerounaise Osvalde Lewat pour «Les Aquatiques»

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Par YHR

Pour sa première édition le Grand Prix panafricain de littérature a récompensé, le lundi 24 janvier à Kinshasa, « Les Aquatiques », publié aux Éditions Les Escales, premier roman de la Camerounaise Osvalde Lewat. Son nom a été dévoilé à l’occasion de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, en présence du président de la République et président en exercice de l’Union africaine (UA), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

A la fois documentariste, photographe et autrice, Osvalde Lewat, née le 17 septembre 1976 à Garoua au Cameroun, originaire du Cameroun, a signé un premier roman très abouti, livrant le portrait aussi riche que contrasté d’une femme prise au piège de l’ambition politique de son époux, dans une société africaine conservatrice.

Un pays africain imaginaire

Ce pays d’Afrique n’est jamais nommé « afin que tous puissent se sentir concernés » par les questions de liberté et d’autodétermination de la femme, par rapport à son conjoint, ainsi que de liberté de choix de ses relations personnelles et intimes, posées dans le roman. .
Ce prix, selon le site internet qui lui est dédié, récompense « annuellement la meilleure œuvre littéraire de fiction (roman, conte, nouvelle, poésie, théâtre) » écrite en français ou en anglais, deux des langues de travail de l’Union africaine.

La lauréate recevra une récompense de 30 000 dollars américains, décernée en marge de la 35ème Assemblée générale de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, prévue début février à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie. La délibération et l’attribution de ce prix ont été organisées et gérées à Kinshasa par l’association Grand Prix Panafricain de Littérature, dirigée par l’écrivain Richard Ali.

Osvalde Lewat est la fille d’un directeur d’une filiale du groupe français Pechiney spécialisée dans la transformation de l’aluminium, à Douala. Grâce à sa mère, l’adolescente se passionne pour la lecture et le cinéma. Après le baccalauréat, la jeune femme intègre une école de journalisme. Elle est diplômée de Sciences Po Paris et de l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de communication de Yaoundé (ESSTIC).

Des talents multiples

Travaillant pour le quotidien généraliste Cameroon Tribune, elle découvre les limites du métier tout comme les exigences éditoriales d’un journal. Elle suit des stages de formation à l’image à la Femis à Paris et à Institut national de l’image et du son (INIS) de Montréal, au Canada. Lors de son stage à l’INIS, en 2000, elle tourne « Le Calumet de l’espoir », son premier court-métrage, avec des acteurs Amérindiens, que l’on appelle « premières nations » au pays de la feuille d’érable.

En 2003, elle réalise « Au-delà de la peine », le portrait d’un prisonnier condamné à quatre ans de prison au Cameroun et « oublié » pendant trente-trois ans derrière les barreaux. En 2005 c’est la situation des femmes violées pendant la guerre en République Démocratique du Congo qui lui donne le sujet de son documentaire « Un amour pendant la guerre ». Deux ans plus tard elle aborde la problématique des violences des hommes en uniformes avec son documentaire intitulé de manière provocante « Une affaire de nègres ».

Lewat expose son travail photographique en Europe, en Amérique et en Afrique. Ainsi sa série « Couleur Nuit » a été exposée à Paris, New-York, Bruxelles et Marseille. Sa série « Marges », prise en RD Congo, est exposée à Kinshasa en du 26 mai au 14 juin 2014. Osvalde Lewat est mariée et mère de deux enfants.