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A 5 jours du début de la session de mars 2022: 2 griefs faits aux députés nationaux

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A 5 jours du début de la session de mars 2022: 2 griefs faits aux députés nationaux

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Selon le Groupe d’étude sur le Congo, beaucoup d’élus nationaux ne se rendent pas dans leurs circonscriptions électorales et d’autres ne déposent pas les rapports de vacances parlementaires au Bureau de l’Assemblée nationale
Par Marcel Tshishiku

Une enquête menée par le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) relève deux manquements dont les députés nationaux se rendent coupables durant leurs mandats. Cette enquête précise que plus de 210 députés n’ont pas l’habitude de se rendre dans leurs circonscriptions électorales pendant les vacances parlementaires. Pour arriver à cette conclusion, le Groupe a décortiqué les rapports des vacances parlementaires de la période de juin à septembre 2020 et de décembre 2020 à mars 2021.

Il a constaté, pour la première période, que 150 sur 181 circonscriptions électorales ont été couvertes par un rapport des vacances parlementaires. Autrement dit, 31 autres n’ont pas été concernées parce que, très souvent, aucun de leurs députés ne s’y est rendu. Parmi ces circonscriptions, figurent Moanda, Lukula et Luozi, dans le Kongo Central ; Gbadolite, Mobayi Mbongo, Yakoma, dans le Nord-Ubangi ; Isangi, Opala, Ubundu et Yahuma, dans la Tshopo ; etc.

Le territoire de Tshikapa, dans la province du Kasaï, paraît être la circonscription la plus abandonnée par ses députés. Aucun de ses sept élus n’a rendu un rapport des vacances parlementaires, en violation flagrante du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule : « Pendant les vacances parlementaires, chaque député séjourne, d’une façon ininterrompue, pendant un mois au moins dans sa circonscription électorale (…).

À la fin des vacances parlementaires, le député dresse, conformément au canevas établi par le Bureau de l’Assemblée nationale, et dépose auprès de ce dernier, un rapport sur la vie politique, administrative, économique, sociale et culturelle de l’entité. » D’une manière générale, le Groupe note que seulement 287 sur 500 ont déposé leurs rapports des vacances parlementaires.

« À Kinshasa par exemple, la situation est peu reluisante. Sur 55 députés de la capitale, seulement 27 ont déposé leur rapport de vacances parlementaires. Le cas de Lukunga en est une illustration éloquente : cinq députés seulement sur les 14 que compte cette circonscription du Nord-Ouest de la capitale congolaise ont rendu compte de leurs vacances parlementaires », regrette le Groupe.

Les contrevenants nommément cités

Parmi les mauvais élèves, se trouvent notamment les anciens responsables et membres du Bureau de la chambre basse. Ces derniers sont suivis de députés nommés ministres dans le Gouvernement de la République, à l’exception d’Aminata Namasia, vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) ; Adèle Kayinda, ministre du Portefeuille ; Antoinette Kipulu, ministre de la Formation professionnelle ; Godard Motemona, vice-ministre des Mines et Jean-Pierre Lihau, vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique.

A ce point de vue, le Groupe d’étude du Congo se demande si les députés seront nombreux à déposer les rapports des vacances parlementaires lors de la session qui commence le 15 mars, soit dans cinq jours. « Beaucoup sont fatigués à le faire parce que leurs recommandations ne sont jamais prises en compte », expliquait en substance une élue de l’ex-Katanga lors d’un forum public organisé au mois de février dernier par le GEC à Lubumbashi.

En ce qui les concerne, les analystes estiment nécessaire que le Bureau de la Représentation initie d’abord une formation de renforcement des capacités pour rappeler aux députés la meilleure façon de rédiger lesdits rapports sans perdre trop de temps, avant de penser à sanctionner ceux qui ne se seront pas amendés.

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