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Rutshuru: des activités humanitaires suspendues dans plusieurs localités

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Rutshuru: des activités humanitaires suspendues dans plusieurs localités

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Par GKM

La situation sécuritaire reste tendue dans le groupement de Jomba du territoire de Rutshuru où les affrontements entre l’armée congolaise et des terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) se poursuivent depuis fin mars, constate le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA).

L’agence onusienne note qu’à cause de la situation au 13 juin, Bunagana s’est vidée de presque toute sa population, réfugiée notamment en Ouganda. Les activités humanitaires sont suspendues dans plusieurs localités de Rutshuru suite à la poursuite des affrontements.

OCHA signale que depuis le 12 juin, le trafic a été coupé sur l’axe Burayi-Bunagana, où plus de 25 000personnes déplacées et retournées attendent l’assistance depuis le début des violences en mars dernier. Cette route est aussi l’une des routes d’intérêt économique pour le commerce entre la RDC et l’Ouganda via le territoire de Rutshuru.

Mouvement des populations observé à Nyiragongo

OCHA affirme que dans le territoire de Nyiragongo, les acteurs humanitaires ont observé depuis le 12 juin des nouveaux déplacements préventifs de la population des groupements Kibumba et Buhumba vers Kibati, Munigi et Goma. Mais malgré cette situation sécuritaire tendue, depuis le 4 juin, l’ONG MEDAIR a fournie des soins médicaux à des populations déplacées dans l’aire de santé de Kanyaruchinya dans le territoire de Nyiragongo. A travers ses cliniques mobiles, l’ONG effectue en moyenne 100 consultations par jour.

Crainte d’une situation catastrophique sanitaire

Dans le territoire de Rutshuru, OCHA fait savoir que le centre de santé et l’Hôpital général de référence de Rutshuru risquent de connaitre une rupture en médicaments en raison de l’affluence des personnes déplacées, selon les autorités sanitaires.

Ce sont ainsi plus 15 000 personnes déplacées vivant à Rutshuru centre et Kiwanja qui seraient privées de soins de santé. Depuis mars dernier, ces deux structures, ayant bénéficié de médicaments et autres équipements de l’OMS, MSF et d’autres ONG, offrent des soins gratuits aux personnes déplacées.

Plusieurs enfants non accompagnés identifiés

Les acteurs humanitaires ont installé des points d’écoutes dans des centres collectifs et d’autres endroits dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru afin d’assurer l’indentification et la documentation des enfants non accompagnés (ENA). Environ 450 enfants non accompagnés ont été identifiés dans les deux territoires depuis fin mars.

352 parmi eux ont été réunifiés avec leurs familles tandis que 98 demeurent en familles d’accueil transitoire. Tous ces enfants bénéficient de la prise en charge médicale, alimentaire et psychosociale durant le séjour en familles d’accueil ou dans des centres de transit, assure OCHA.

Les humanitaires à pied d’œuvre

Dans le territoire de Rutshuru, l’UNFPA a doté six formations sanitaires des zones de santé de Rutshuru et Rwanguba de près de trois tonnes de médicaments et équipements médicaux constituées, entre autres, de kits d’accouchement, de prise en charge des survivants de violences sexuelles et de kits de dignité pour les femmes et jeunes filles.

Au moins 800 femmes enceintes et/ou en âge de procréation, soit 21% des personnes déplacées de ces zones ont bénéficié de cette aide. HEAL Africa a assuré la prise en charge de 24 survivants de violence basée sur le genre dans le territoire de Rutshuru et Nyiragongo, et distribué 95 kits de dignité aux femmes et filles à Nyiragongo.

Médecins Sans Frontière poursuit la prise en charge des survivantes de VBG au Centre de Santé de Munigi dans le territoire de Nyiragongo. Au moins 12 survivants des VBG ont été reçus dans ce centre depuis fin mai. Au cours d’une évaluation rapide menée à Rutsiro et Rutshuru centre, l’ONG SOFEPADI a signalé l’absence des espaces sûres pour femmes dans les centres collectifs où vivent les personnes déplacées, le besoin d‘activités d’encadrement des femmes et filles et la mise en place de points d’écoutes dans les structures de prise en charge des cas VBG.

Aux vues de la persistance de combats et le risque de leur extension vers d’autres zones, les acteurs de lutte anti-mine redoutent des menaces posées par la présence des mines et restes explosifs de guerre (REG) dans les zones de combat mais aussi dans les localités de retour telles Kibumba et Buhumba, dans le Nyiragongo.

Depuis début juin, les ONG Synergie de luttes antimines (SYLAM)et Synergie des organisations paysannes de développement intégral (SYOPADI), accompagnées par le Centre congolais de lutte antimines (CCLAM) et le Service de l’action antimines des Nations Unies (UNMAS) effectuent le marquage des zones dangereuses dans les villages à risques, notamment dans les Zones de santé de Bwiza, Rutshuru et Rwanguba dans le territoire de Rutshuru, ainsi que dans la Zone de santé de Nyiragongo( territoire de Nyiragongo).

Plus de 7 000 écoliers, dont des enfants déplacés et ceux des communautés hôtes des zones de santé de Rutshuru et Rwanguba dans le territoire de Rutshuru, bénéficient depuis début juin des cours de rattrapage organisés par un consortium d’ONG congolaises. Plus de 200 enseignants et directeurs d’écoles ont participé à des séances de renforcement de capacité dans le cadre de ces interventions.

OCHA maintien une présence effective depuis le 1er juin dans le territoire de Rutshuru afin d’assurer la coordination de la réponse humanitaire.

Trois autres équipes humanitaires y sont arrivées depuis le 9 juin : UNICEF pour activer le processus d’interventions en termes de protection de l’enfance, nutrition et eau, hygiène et assainissement ; la Croix-Rouge pour mener des évaluations auprès des familles d’accueil en prévision d’une d’assistance en articles ménagers essentiels, santé et nutrition ; et une équipe constituée de UNFPA, la DPS et l’ONG SOFEPADI, pour le suivi des interventions VBG et autres incidents de protection.

Le défi principal à la réponse demeure l’accès difficile aux personnes dans le besoin en raison des combats, indique OCHA.