Au Kasaï Central, des élèves parlent des pratiques malencontreuses, au Mai-Ndombe, des centres délocalisés pour raison d’insécurité, tout comme à Ruthuru, des élèves réunis dans un site pour passer leurs examens!
Par M.T et LKT

Après la tenue durant deux jours, soit du 05 au 06 juillet 2022, à travers l’ensemble du pays, des épreuves d’Enafep (Examen national de fin d’études primaires), l’heure est à l’évaluation.

Des échos venant de quelques provinces indiquent qu’au Kasaï Central, des élèves parlent des pratiques malencontreuses, alors qu’au Mai-Ndombe, des centres délocalisés pour raison d’insécurité, tout comme à Ruthuru, dans le Nord-Kivu, des élèves réunis dans un site pour passer leurs examens.

Toutefois, des observateurs intéressés par les questions inhérentes au secteur de l’Education nationale, les épreuves de l’Enafep se sont déroulées en République Démocratique du Congo, d’une manière générale, en toute quiétude et sans incident majeur.

Ainsi, l’autorité compétente a intérêt à ouvrir l’œil, et le bon, pour que des pratiques malencontreuses enregistrées dans certaines écoles ne puissent plus être réitérées. Dans la province du Kasaï Central, en effet, les élèves finalistes inscrits dans des établissements privés de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) ont passé l’ENAFEP dans un contexte d’angoisse et de tension. Ces élèves ont déclaré qu’ils étaient obligés de solder des frais scolaires avant d’avoir accès dans des salles d’examens.

“Nous n’avons pas pu répondre convenablement à ce test à cause des diverses difficultés rencontrées, notamment la pression de nos chefs qui conditionnaient l’accès dans la salle par le paiement de la totalité des frais scolaires… “, ont-ils dit.

Pour cette première journée, les questions sur les cultures générales et langues ont été soumises à ces élèves finalistes. Tandis que les questions liées aux mathématiques ont été posées à la deuxième et dernière journée.

5.000 FC pour le transport des élèves se sont volatilisés

Dans la ville de Kinshasa, les responsables des écoles publiques ont obligé les parents et tuteurs de payer une somme de 5.000 FC pour chaque élève finaliste du primaire, comme frais de transport des enfants à partir de l’école jusqu’aux centres d’examen.

La réalité a été révoltante, lorsque les élèves ont informé leurs parents qu’ils ont marché à pieds, aller- retour, et que l’argent payé a plutôt servi à garnir les poches et bouts de pagne des autorités scolaires. Cette situation a été déplorée notamment dans une école de l’Etat sise avenue Ngiri-Ngiri, dans la commune qui porte le même nom, entre les routes Gambela et Elengesa.

Initialement prévue du 23 au 24 juin, l’ENAFEP pour l’année scolaire 2021-2022 s’est déroulée du 5 au 6 juillet, conformément au calendrier aménagé par le ministère de tutelle. Ce calendrier prévoit, du 14 au 15 juillet, pour les finalistes de l’Education de base, le Test national de sélection et d’orientation scolaire et professionnelle (TENASOP). Pour les finalistes du secondaire/cycle long et cycle court, la Session ordinaireaura lieu du lundi 18 au jeudi 21 juillet 2022.

Deux centres de l’ENAFEP délocalisés au Mai-Ndombe

Deux centres de passations de l’ENAFEP ont été délocalisés à la suite des accrochages entre exploitants forestiers et chefs coutumiers dans le territoire de Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe. Il s’agit du centre de Masiambe et celui d’Iduma. Le premier centre est installé au village Engweme, situé à plus de 25 km; alors que le second fonctionne dans la localité de Ntimba.

Le député provincial David Bisaka attribue cette situation aux troubles ayant occasionné, fin juin dernier, l’incendie de plusieurs maisons et le déplacement de la population dans la forêt. “Les centres de l’ENAFEP ont été délocalisés à la suite des échauffourées ou des troubles qui avaient eu lieu entre les exploitants agricoles et les chefs coutumiers.

Une soixantaine des maisons étaient brûlées. Les parents et les élèves se trouvaient déjà dans la forêt. Nous avons demandé à l’inspecteur chef de pool et à l’IPP de délocaliser les centres de l’ENAFEP pour permettre à ces enfants de passer leurs examens”, a dit David Bisaka.

Cet élu de Kwamouth affirme avoir également tout fait pour que ces candidats puissent rejoindre leurs centres délocalisés. David Bisaka plaide auprès des autorités compétentes afin de sécuriser les centres de Masiambe et Iduma pour que les finalistes du secondaire encore en forêt passent également leur examen d’Etat dans les tous prochains jours.