Par DMK

Depuis quelques jours, l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est de nouveau le théâtre de violents combats opposant l’Armée nationale (FARDC), aidée par des milices locales appelées ” Wazalendo “, aux rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise, autour de Sake, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Goma et considérée comme un verrou stratégique sur la route de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Selon diverses sources locales, des tirs sporadiques se font entendre depuis mercredi autour de la ville de Sake, consécutifs à une nouvelle offensive lancée par le M23. Des combats qui, à en croire ces sources, viennent aggraver la situation sécuritaire déjà fortement dégradée, avec des conséquences humanitaires dramatiques sur les conditions de vie des populations locales et de nombreux déplacés.

Sake, un verrou stratégique

La nouvelle offensive lancée autour de Sake par le mouvement rebelle soutenu par le Rwanda témoigne de la volonté funeste des terroristes du M 23 de vouloir prendre cette ville située à une vingtaine de kilomètres de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.

Sake doit sa position stratégique au fait que c’est une ville carrefour d’où partent trois principaux axes routiers. Notamment vers le Nord, axe qui mène à Butembo ; vers l’Ouest, axe qui permet de joindre Masisi Centre et Walikale ; et vers le Sud, axe qui mène vers Bukavu, chef-lieu de la province voisine du Sud-Kivu.

Une présence des terroristes du M 23 sur les deux premiers axes est susceptible de perturber le ravitaillement de la ville de Goma en produits vivriers, tels que les haricots, du manioc, des pommes de terre, du lait. Des produits qui viennent généralement du Nord-Est du territoire de Masisi et qui sont acheminés vers Goma par camions, voitures ou motos.

Quant au troisième axe, il est aussi important car, il conduit vers Minova et Bukavu.
Comme on le voit, les tentatives du M 23 et des troupes rwandaises de prendre Saké viserait à encercler Goma, dans le but d’isoler cette ville d’environ 2 millions d’habitants, et de provoquer une rareté de denrées alimentaires sur les marchés de la capitale provinciale où l’on signale, depuis quelques semaines, une envolée des prix des produits de consommation courante.