Analyse faite d’une déclaration historique de Laurent Désire Kabila !

Un certain 17 mai 1997, des troupes combattantes de l’Alliance de forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) sous le leadership de Mzee Laurent Désiré Kabila s’emparaient du pouvoir sans le moindre combat à Kinshasa que Mobutu Sese Seko avait quitté 48 heures plus tôt en compagnie de quelques membres de sa famille !

Hier mardi, le régime politique en place au pays qui est le prolongement logique de celui mis en place par Laurent Désiré Kabila avec le concours intéressé de ses alliés recrutés invariablement au Rwanda, en Ouganda, au Zimbabwe, en Erythrée et… ailleurs a célébré cet événement à sa manière.

On a vu voler des avions de chasse au dessus de la ville de Kinshasa, on a vu des troupes motorisées arpenter les grandes avenues de cette capitale suivies des unités d’élite lourdement armées, tandis que des meetings sur des places publiques soigneusement quadrillées par des unités spécialisées de forces armées ou de la police nationale étaient tenus en différents endroits à l’intention de passants !

Et que dire des buffets froids abondamment arrosés d’alcool offerts aux partisans du parti présidentiel et à ceux des partis alliés dans les grands hôtels de Kinshasa ?

Il semble qu’en organisant les festivités du 17 mai aucun détail n’a été oublié par qui de droit sauf les invitations qui n’ont pas été adressées aux vétérans étrangers de l’AFDL, aux anciens Kadogo devenus adultes aujourd’hui mais invalides du fait des combats héroïques auxquels ils avaient pris part, il y a 19 ans, les dépendants de Kadogo décédés et enterrés sans fleurs ni couronnes, sans aucune distinction honorifique, sans la moindre indemnité, etc. etc. !

Adieu le souvenir de l’AFDL…

Mais les énormes efforts d’organisation et les dépenses engagées pour essayer de donner du lustre à ce non événement pour l’immense majorité de Congolais qui ne se reconnaissent pas à travers les changements politiques survenus au pays le 17 mai 1997 sont complètement noyés par les querelles à l’origine de l’éclatement du Mouvement du 17 mai, M17 en sigle, qui a donné naissance à une aile dissidente qui remet tout en question, y compris la nécessité de pérenniser le souvenir de la victoire de forces de l’AFDL sur le régime dictatorial de Mobutu.

Il y a lieu cependant de remarquer que l’aile dissidente du M 17 qui remet en question la nécessité de pérenniser la célébration chaque année de la journée du 17 mai n’est pas seule car de plus en plus nombreux sont aujourd’hui des Congolais qui sont tout-à-fait pour l’abandon de cette tradition héritée d’un passé révolu et dénoncé par le président Laurent Désiré Kabila qui déclara en son temps à la face du monde que l’AFDL n’était qu’un vulgaire conglomérat d’aventuriers !

Analyse faite de cette déclaration de grande portée politique et historique, les forces politiques et sociales acquises au changement sont tout-à-fait d’accord avec le principe d’abandon de cette tradition arbitrairement créée par des fanatiques non autrement identifiés que le clairvoyant et magnanime Président avait dénoncé parce qu’elle tend à glorifier à travers des siècles des personnalités étrangères venues exploiter les ressources naturelles du pays et empêcher par la suite la naissance de l’Etat !

Comme l’immense majorité du peuple est d’accord pour l’abandon, il appartient aux pouvoirs publics de faire le reste. D’ores et déjà, adieu l’AFDL et son souvenir dénoncé par Laurent Désiré Kabila.

Par Bamporiki Chamira