Au terme d’une assemblée générale élective organisée à Kinshasa, le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) a un nouveau chef. Il s’agit de Mme Cécile Kankolongo Tshiyombo qui a été élue Secrétaire Générale du SYECO pour un mandat de cinq ans en remplacement de Jean-Pierre Kimbuya à ce poste depuis septembre 2005. L’élection de Cécile Tshiyombo est l’une des retombées du 4ème congrès ordinaire du SYECO, tenu le 21 et le 22 août à Kinshasa, placé sous le thème : « le SYECO, pour une éducation de qualité, en vue de l’émergence de la RDC à l’horizon 2030 ».

La rencontre a réuni plusieurs délégués de différentes provinces de la RDC. L’élection de cette dame n’a rien de surprenant quand on sait que des candidates en lice n’étaient que des femmes enseignantes.  Cécile Tshiyombo a été élue avec 39 voix sur 21, contre son challenger Béatrice Bolampekua.

Figure bien connue au niveau de la Société civile congolaise, la nouvelle Secrétaire générale est aussi formatrice des formateurs en conflits électoraux et défenseur des droits de l’homme. Elle a également assumé bien d’autres fonctions au sein de l’administration publique comme Directrice d’une école primaire à Kinshasa, EP Kengo, située dans la commune de Ngaliema.

Elle va, cinq ans durant, diriger le SYECO aux côtés de quatre autres secrétaires généraux, dont, Niongo Marcel (chargé de l’administration), Masala Philippe (chargé de l’implantation et action syndicale), Museketi Felly (chargé des relations extérieures) et Kisolokele, le trésorier national.

C’est pour la première fois depuis la création du SYECO qu’une femme soit à la tête  de ce syndicat de professionnels de l’enseignement en République démocratique du Congo.  Femme de caractère et intransigeante, Cécile Kankolongo Tshiyombo compte  imprimer sa marque en battant pour défendre les intérêts des enseignants à travers le pays surtout s’impliquer pour mettre fin à la disparité salariale au niveau de l’EPSP.

L’élection Cécile Tshiyombo à la tête du SYECO est saluée par les enseignants qui voient en elle  le prolongement du travail abattu par son prédécesseur,  parce qu’ayant travaillé pendant longtemps aux côtés de Jean-Pierre Kimbuya comme Secrétaire générale adjointe, chargée de l’implantation et action syndicale du SYECO.

Née le 29 décembre 1962 à Port-Francky, actuel territoire d’Ilebo, dans la province du Kasaï, Cécile Tshiyombo  est une grande combattante de la liberté et son cursus scolaire indique qu’elle est détentrice d’une licence en Sciences de l’Information et de la Communication, option journalisme économique. Elle a été enseignante pendant plusieurs années au niveau du primaire.

Hommage à Benjamin Mukulungu

Réagissant à son élection, Cécile Tshiyombo a rendu un vibrant hommage à ses aînés, dont le député Benjamin Mukulungu, le tout premier SG de l’histoire de SYECO. Elle a ensuite reconnu la contribution remarquable de son prédécesseur à sa formation syndicale.

«  La victoire d’aujourd’hui n’est pas seulement mienne. Elle est aussi et surtout celle de tous les ainés qui m’ont accueillie, toute jeune que j’étais, et m’ont formée au syndicalisme. Merci pour toute la confiance que les collègues ont placé à ma modeste personne. Nous allons nous y mettre pour mettre en place des stratégies éducationnelles devant permettre au pays d’être effectivement émergent à l’horizon 2030 », a indiqué Cécile Tshiyombo.

Non  à la prise en charge des enseignants par les parents

Au terme de cette assemblée générale, les enseignants ont appelé le  gouvernement congolais à concrétiser la gratuité et l’obligation de l’enseignement fondamental. L’Exécutif a été appelé à rémunérer les enseignants et le personnel de l’éducation non payés. Kinshasa doit mécaniser les nouvelles unités et à retraiter honorablement les enseignants et le personnel du secteur éducatif ayant atteint l’âge légal.

Profitant de l’élection d’une femme à la tête de leur organisation, les syndicalistes réitèrent leur détermination à poursuivre la lutte contre la sous-représentation de la femme dans les structures et actions syndicales, ainsi que pour la poursuite de la syndicalisation dans le secteur public et privé. Ils invitent le Parlement de la RDC  à rejeter tout projet du budget antisocial, proposé par le gouvernement. Ils sollicitent, de la part des parlementaires, le vote d’une loi sur la politique salariale, en tenant compte de besoins réels des enseignants, du personnel de l’éducation, ainsi que des agents et fonctionnaires de l’Etat.

Ils invitent  les parents à soutenir les enseignants dans la lutte en faveur de la suppression de la prise en charge des enseignants. «  Nous demandons aux parents de considérer les enseignants comme leurs partenaires privilégiés et d’exiger la convocation des assemblées générales au sein de leurs différentes structures, afin d’élire des nouveaux dirigeants », peut-on lire dans leur déclaration finale.

Par Godé Kalonji