Pendant ce temps, les autorités congolaises ont choisi de donner la voix du Congo-Kinshasa à la candidate du Rwanda Louise Mushikiwabo, au détriment de la Canadienne Michaëlle Jean, Secrétaire Générale sortante, suite aux prises de position de cette dernière sur la situation politique en RDC

A quelques jours du XVIIème  Sommet de la Francophonie prévu du 11 eu 12 octobre à Erevan, capitale de l’Arménie, le consensus demeure introuvable quant à la désignation de la future secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Les deux candidates sont d’ailleurs à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies : l’actuelle secrétaire générale, la Canadienne Michaëlle Jean, et la postulante, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

Au sein de l’OIF, Paris soutient Louise Mushikiwabo, comme l’Union africaine. Mais Ottawa soutient Michaëlle Jean. Il y a eu un tête-à-tête, mardi 25 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

France et Canada, les deux plus gros bailleurs de l’OIF

Dans le camp de Louise Mushikiwabo, comme dans celui de Michaëlle Jean, on prétendait ne rien savoir du contenu des discussions entre les deux personnalités. Mais Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien ont dû parler du sujet, estime un proche de la candidate rwandaise. Et c’est la dernière fois que ces deux personnalités avaient l’occasion de se voir en tête-à-tête avant le sommet, note-t-on du côté canadien.

Le silence autour de cette rencontre n’est pas fait pour rassurer. Car c’est par consensus que la nouvelle secrétaire générale doit être désignée. Surtout quand on sait que la France et le Canada sont les deux plus gros bailleurs de l’OIF. Une situation inédite qui pourrait obliger les pays francophones à voter. En attendant, c’est en tant que secrétaire générale que Michaëlle Jean a rencontré cette semaine des dirigeants francophones en réunion bilatérale.

Mushikiwabo candidate unique de l’UA

« Nous, on ne peut pas faire ouvertement campagne », jure-t-on du côté de la Canadienne, tandis que la Rwandaise Louise Mushikiwabo a organisé une rencontre pour se présenter la candidate unique de l’UA, dit-on dans son entourage, comme du côté de la Commission de l’Union africaine.

« Reste à savoir si les présidents africains seront disciplinés », dit en souriant un diplomate africain. « La question de la démocratie et des droits de l’homme peut gêner », murmure un autre, tout en expliquant que le soutien de la France à Louise Mushikiwabo peut « décomplexer ».

Michaëlle Jean, qui n’a jamais hésité à se prononcer sur le processus électoral en Rd Congo, pourrait ne pas bénéficier du  soutien de Kinshasa.  Mais l’opinion publique congolaise verrait d’un mauvais œil un appui de Kinshasa à Kigali, vu le sanglant contentieux entre ces deux pays.

Par YHR