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Comparaissant à titre de renseignant,affaire Chebeya : Daniel Mukalayi charge le général John Numbi!

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Comparaissant à titre de renseignant,affaire Chebeya : Daniel Mukalayi charge le général John Numbi!

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L’ancien chef des services spéciaux traite son «Maître» d’un « malicieux » qui a voulu lui faire porter le chapeau en contrepartie de l’argent qu’il aurait refusé
Par GKM

La Haute Cour Militaire (HCM) siégeant au second degré en chambre foraine à la prison militaire de Ndolo dans l’affaire Chebeya et Bazana poursuit l’instruction de ce dossier. L’audience du mercredi 20 octobre dernier a été riche en révélations faites par le Colonel Daniel Mukalayi wa Matesso, l’un des policiers condamnés au premier degré dans ce feuilleton judiciaire.

Comparaissant à titre de renseignant, le colonel Daniel Mukalayi a témoigné avoir été au courant de la planification depuis longtemps de l’assassinat de Chebeya et l’argent était déjà sorti pour cela. Des déclarations qui confirment les propos des policiers Jacques Mugabo et Doudou Ilunga qui ont dernièrement chargé Daniel Mukalay et ont affirmé avoir enterré Bazana dans une parcelle du général Zelwa Katanga Djadjidja, chef de la Police Militaire (PM) à Mitendi, dans la municipalité de Mont-Ngafula.

Tout en rejetant sa participation à ce double crime, Daniel Mukalayi a traité le général John Numbi d’un « malicieux » qui a voulu lui faire porter le chapeau en contrepartie de l’argent qu’il aurait refusé. Accusé d’avoir entretenu un cimetière dans sa parcelle où serait enterré Bazana, le général Zelwa Djadjidja ne reconnait rien. « Faux », rétorquent les parties civiles.

Le général des FARDC Zelwa Katanga alias « Djadjidja » exige, lui, des preuves que Fidèle Bazana, le compagnon d’infortune de Floribert Chebeya, a été enterré dans sa concession.

Trop de contradictions

Au cours de l’audience publique de ce mercredi à la prison militaire de Ndolo, il s’est observé des contradictions entre les accusés.
Pour la première fois de sa comparution, le policier Doudou Ilunga a avoué avoir mis les menottes aux deux victimes, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Jacques Mugabo a confirmé aussi avoir pris part à leur mise à mort par étouffement de deux défenseurs des droits humains et membres de la VSV.

Daniel Mukalay a, lui, accusé l’ancien inspecteur général de la police John Numbi d’avoir commandité ce crime et d’avoir fait pression sur lui pour qu’il serve de bouc-émissaire. Dans sa déposition, Daniel Mukalayi a démontré clairement qu’il y avait une intelligence, avec en tête John Numbi.

La thèse de crime d’État se confirme

Pour le collectif des avocats des parties civiles, la thèse du crime d’État se précise. Me Peter Ngomo, du collectif des avocats des familles des victimes a souligné que « tous ceux dont on parle, ce ne sont pas de petites mais de grandes personnalités du pays qui ont plongé, d’une manière ou d’une autre, dans l’assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’Homme ».

Christopher Ngoyi Mutamba, coordonnateur de la Société Civile du Congo ; reste convaincu qu’il s’est agi d’une action coordonnée.
Pour sa part, Me Marie-Louise Okako, avocate des parties civiles, pense que tous les éléments doivent être pris en compte. « Nous espérons que l’on ne se fiera pas à ce qui avait été jugé au second degré avant la comparution des exécutants. Parce que toute la donne change ».

Plusieurs hautes personnalités du pays déjà décédées ont été citées par le Colonel Daniel Mukalayi dans ce qui s’est passé le 1er juin 2010 à l’inspection générale de la Police nationale congolaise le jour où feu Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana y étaient pour répondre à l’invitation du général John Numbi Banza Tambo, en fuite.