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Dans une conférence de presse tenue, hier lundi 06 décembre 2021, à l’initiative de l’ERND: les pygmées Batwa réclament une indemnisation et leur réintégration au parc Kahuzi Biega

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Dans une conférence de presse tenue, hier lundi 06 décembre 2021, à l’initiative de l’ERND: les pygmées Batwa réclament une indemnisation et leur réintégration au parc Kahuzi Biega

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Des démarches en cours au niveau de la justice nationale et africaine pour recouvrer leurs droits de peuple autochtone
Par LKT

Les Batwa, pygmées habitant jadis l’espace devenu depuis quelques temps le parc national de Kahuzi Biega, sont de nouveau montés au créneau pour réclamer, à travers leur représentant, une indemnisation et leur réintégration dans leur milieu naturel après leur expulsion de ce dernier. Ces revendications ont été présentées au cours d’une conférence de presse tenue hier lundi 03 décembre 2021 au centre catholique Béthanie, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, à l’initiative de l’organisation ERND (Environnement, Ressources naturelles et Développement).

Le thème de la conférence de presse a été: “les autochtones pygmées expulsés du parc national de Kahuzi Biega à la quête de la justice pour la reconnaissance des droits à leurs terres traditionnelles”. L’ERNC, qui a bénéficié de l’appui de Rainforest Foundation Norvège (RFN), a été présenté, à cette occasion, par son coordonnateur Justin Chiba Sengey, en précisant que sa structure défend notamment les droits des peuples autochtones et les accompagne dans leurs démarches judiciaires, et évolue dans l’assainissement de l’environnement et dans le développement durable.

L’appel est surtout lancé du côté des autorités rd congolaises, qui avaient pris l’Ordonnance créant le parc national de Kahuzi Biega, devenu aujourd’hui “patrimoine international de l’UNESCO). Les Batwa, qui occupaient et vivaient en parfaite harmonie avec les biodiversités biologiques de ces terres érigés en parc national de Kahuzi Biega, en ont été expulsés sans être consultés, ni une enquête préalable.

Innocent Bisimwa, qui défend la cause des Batwa, a relayé les propos d’une membre de cette communauté, Shauri Mulimo, femme pygmée du village d’accueil Lukungula à Kalehe;”la forêt était notre mère nourricière, notre marché et pharmacie; aujourd’hui nous vivons difficilement”. Cette femme pygmée d’ajouter : “… nous mourons des maladies qui étaient évitables comme la diarrhée, la malaria, la rougeole à travers nos plantes médicinales disponibles dans le parc”.

Innocent Bisimwa a expliqué qu’à la recherche de leurs droits violés et bafoués, les victimes de l’expulsion du PNKB, privés d’accès à la terre et aux ressources naturelles, ont initié une action en justice contre la RDC et l’ICCN en vue de recouvrer leurs droits, notamment la réintégration dans leurs terres et espaces naturels tout en réparant tous les préjudices subis par eux du fait de cette expulsion.

Mais le juge saisi, au premier degré, s’était déclaré incompétent dans cette affaire. C’était aussi le cas du juge au deuxième degré.Pour l’heure, la situation est au niveau de la Cour de cassation. Une autre procédure est engagée au niveau africain, notamment à la Commission africaine des droits de l’homme.

Il faut relever qu’à l’heure actuelle, un projet de loi sur les droits des autochtones est à sa deuxième lecture au niveau du Parlement pour permettre aux communautés locales de recouvrer leurs droits. Mais le problème est que, ce projet de loi ne va pas servir pour des cas antérieurs, alors que des peuples victimes continuent à exiger des réparations après avoir subi de nombreux préjudices.

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