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Selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique Nature: l’éruption du volcan Nyiragongo en 2021 était impossible à prédire

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Selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique Nature: l’éruption du volcan Nyiragongo en 2021 était impossible à prédire

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Par N.T.

L’éruption en mai 2021 du volcan Nyiragongo, près de la ville de Goma, dans l’Est de la RDC, sort de l’ordinaire. D’après une étude publiée mercredi dans la revue scientifique Nature et relayée par l’agence de presse Belga, cette éruption qui a fait fuir en catastrophe des milliers d’habitants, ne pouvait être prédite. Selon des chercheurs européens dont ceux du L’AfricaMuseum de Tervuren, en Belgique, qui ont mené l’étude, l’éruption du Nyiragongo de 2021 a été marquée par l’absence des signes précurseurs.

Delphine Smittarello, chercheuse au Centre européen de Géodynamique et de Séismologie au Luxembourg explique que pour alerter de l’imminence d’une éruption, les observatoires volcanologiques surveillent généralement la sismicité, les déformations du sol et les émissions gazeuses traduisant le déplacement de magma dans la croûte terrestre.

La chercheuse relève le fait que « l’éruption du volcan Nyiragongo n’était précédée d’aucun de ces signaux habituels, et ce malgré une surveillance continue par des réseaux d’instruments au sol et de capteurs satellitaires. A posteriori, les enregistrements sismiques ont montré que les premiers événements marquant une activité inhabituelle ont débuté moins de 40 minutes avant les premières coulées de lave ».

Pour le directeur de l’Observatoire volcanologique de Goma, Adalbert Muhindo, « ce comportement du volcan fut d’autant plus inattendu que les deux seules éruptions historiques connues, en 1977 et 2002, avaient été précédées par de forts séismes ressentis quelques semaines à quelques jours au préalable ».

Les explications du chercheur Bénoît Smeths du Musée royal de l’Afrique centrale sont encore plus alarmantes. L’étude, dit-il, montre également qu’un imposant volume de magma (243 millions de mètres cubes) s’est déplacé sous la ville de Goma, ce qui représente de nouvelles menaces liées au Nyiragongo.

« Dès lors que du magma circule à si faible profondeur, il existe un risque d’effusion de lave en pleine ville, d’éruption phréatomagmatique (si le magma entre en contact avec l’eau froide du lac Kivu) ou encore d’éruption limnique du lac Kivu, craint pour l’énorme quantité de CO2 et de méthane dissous dans ses eaux profondes. Ces événements sont potentiellement beaucoup plus dangereux que les trois éruptions connues jusqu’ici », soutient-il.

Les habitants de Goma et des localités voisines ont été surpris le 22 mai 2021 vers 18 heures (heure locale) par l’éruption du volcan Nyiragongo.
Les coulées de lave ont atteint la périphérie de Goma. Cette éruption qui n’a duré que quelques heures a été marquée par la confusion et le manque d’anticipation qui ont compliqué la gestion de la crise.