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Le plan d’actions prioritaires du CSAC évalué à 17 millions $US

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Le plan d’actions prioritaires du CSAC évalué à 17 millions $US

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Par LM

Devant les ambassadeurs, chefs des missions diplomatiques et invités de marque, Christian Bosembe Lokando, président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), a présenté, vendredi 24 mars courant, à l’hôtel Pullman, à Kinshasa, sa feuille de route stratégique, ainsi que son plan d’actions prioritaires l’exécution de ce plan d’actions prioritaires. Cela nécessite un budget de 17.000.000 USD. Or à ce jour, le CSAC ne dispose malheureusement pas encore de ce budget.

Avant de se pencher sur les quatre missions principales du CSAC, le président de cette institution a indiqué que trois mois après son investiture, la nouvelle équipe du CSAC a jugé opportun de partager avec ses principaux partenaires et bailleurs de fonds sa vision pour le redressement de l’écosystème médiatique en RDC qui passe par une responsabilisation et une amélioration des capacités opérationnelles des professionnels des médias.

A l’en croire, c’est pour mettre en relief ces missions principales que la feuille de route stratégique de la nouvelle équipe du CSAC s’articule autour de 10 principaux piliers, à savoir : le renforcement de la sensibilisation des professionnels des médias sur la nécessité de mieux appréhender le substrat de la liberté et ses limites ; la promotion ou l’encouragement des modèles dans la pratique de la presse, avec un esprit de stimulation pour l’excellence.

Il y a aussi la protection des professionnels des médias et de leur liberté d’information qui doit commencer par l’autoprotection des journalistes (eux-mêmes) ; la mise à niveau perpétuelle et le renforcement des connaissances professionnelles des médias sur les instruments juridiques nationaux et internationaux qui organisent et encadrent leur métier ; la formalisation et la systématisation de l’aide gouvernementale indirecte et directe à la presse.

L’homme a, en même temps, cité l’implication des professionnels des médias, leaders religieux, sociaux et culturels pour la production d’un contenu médiatique plus constructif et plus rassembleur autour des valeurs d’éducation de masse notamment sur la promotion de la cohésion sociale et de la citoyenneté, les vrais enjeux géopolitiques qui propulsent la RDC au centre des convoitises internationales jusqu’à affecter son équilibre intérieur et sa souveraineté, les enjeux du développement durable et de la mondialisation ; la mobilisation des partenaires au développement et autres bailleurs de fonds extérieurs pour l’appui technique et financier nécessaire à la viabilisation des organes de presse en RDC.

C’est aussi le cas de la bonne maitrise et le bon cadrage de la cartographie médiatique en RDC, avec un accent sur les exigences d’accès à la profession médiatique qui impacteraient sur la prolifération des organes de presse, et limiterait la propension au fanatisme, tribalisme, haine ; l’application de la sanction disciplinaire à l’encontre des médias et professionnels des médias réfractaires, afin d’endiguer la délinquance médiatique et la promotion du vice ; la transformation de l’image collective des consultations électorales qui, en somme, reste un choix de société collective et signe de vitalité démocratique de nature à susciter une vraie cohésion nationale par la confiance reçue du peuple, et non des motifs de troubles sociaux voire divisions.

Pour Christian Bosembe, l’application de ces 10 piliers de la feuille de route stratégique cadre parfaitement avec les attributions du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, telles que stipulées à l’article 9 de sa loi organique qui charge ce dernier entre autres à promouvoir le développement technique des médias congolais, leur accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication ainsi que leur implantation dans les milieux ruraux.

Quid du plan d’action

Conscient de la délicate mission et surtout de grands défis qu’elle est appelée à relever en cette année électorale et au-delà, la nouvelle équipe du CSAC a élaboré un ambitieux plan d’actions prioritaires, extrait de sa feuille de route 2023-2027, avec objectif l’implémentation de sa vision stratégique de réajustement de l’écosystème médiatique congolais.

Ces projets du plan d’actions prioritaires sont notamment la formation des connaissances juridiques et administratives essentielles des professionnels des médias ; l’organisation d’un grand forum sur la cohésion nationale intitulé : “Médias citoyens et la cohésion nationale ” ; la gestion et le cadrage médiatique de la campagne électorale à venir, avec un accent particulier sur le déploiement des kits de relai ou de diffusion des messages de campagne des candidats à l’élection présidentielle dans l’arrière-pays ; la formalisation de l’appui logistique, technique et substantiel des médias congolais ; l’amélioration du contenu éditorial des radios communautaires et confessionnelles ; la protection des enfants contre les méfaits des réseaux…

Soulignons que l’exécution de ce plan d’actions prioritaires nécessite un budget de 17.000.000 USD. Or à ce jour, le CSAC ne dispose malheureusement pas encore de ce budget.

C’est ainsi qu’il fait appel au sens de responsabilité du gouvernement et la bonne disposition des partenaires au développement pour matérialiser ces projets qui participent à l’assainissement de l’espace médiatique mais aussi au développement des médias. Les données statistiques de septembre 2022 en RDC indiquaient un portefeuille médiatique de plus de 570 organes de presse écrite, plus de 650 radios et près de 400 chaines de télévision.

En revanche, cette floraison numérique de médias dissimule mal la précarité socio-économique dans laquelle évolue la grande majorité de ces médias. Par ailleurs, il convient de noter que plus de 60% de ces médias fonctionnent sans l’avis de conformité du CSAC, alors qu’il s’agit-là pourtant d’un préalable à toute production médiatique en RD Congo.