Par Yves Mitondo

Il y a sept ans disparaissait Papa Wemba. L’homme s’est éteint le dimanche 24 avril 2016 vers 5h du matin, sur la scène du de la neuvième édition du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) d’Abidjan, alors qu’il était en pleine prestation. Immédiatement évacué vers L’Hôtel Dieu, la clinique la plus proche du lieu où s’était tenu le festival, il ne survit pas.

Deuil

Les organisateurs du festival annoncent sa mort le lendemain, vers 10 heures, au cours d’une conférence de presse organisée en urgence. “C’est avec une profonde tristesse que je vous annonce le décès de l’artiste congolais Papa Wemba, survenu à la suite d’un malaise”, annonce le commissaire général du Femua Traoré Salif alias Asalfo, leader du groupe Magic System. Le concert de clôture du festival à Korhogo est annulé.

insi disparaissait Jules Shungu Wembadio dit ” Papa Wemba “. l’homme est né le 14 juin 1949 à Lubefu en République Démocratique du Congo, alors appelée Congo-Belge d’un père militaire et d’une mère pleureuse professionnelle. Arrivé enfant à Léopoldville, l’actuelle Kinshasa, la famille s’installe d’abords au camp Cito (aujourd’hui camp Kauka) avant de venir au 42 A de l’avenue Kanda-kanda dans le quartier Renkin (aujourd’hui quartier Matonge).

La petit Jules Shungu rêve de devenir prêtre catholique. Aussi, bien que son géniteur voulait faire de lui un avocat ou un journaliste, il devient acolyte c’est à dire servant de messe à la Paroisse Saint-Joseph de Matonge est ensuite choriste dans la même paroisse.

Journaliste, avocat ou…prêtre

Orphelin de père en 1966, il se tourne vers la musique profane. Mais le tournant décisif a lieu en 1969. Un jour que le jeune jules Shungu Wembadio accompagne l’un des ses amis rendre visite à sa tante avenue Popokabaka du côté Kasa-Vubu, il entend des voix provenant de derrière la maison. Poussé par la curiosité, il tourne derrière la maison où il trouve un groupe de jeunes en train de répéter. Ayant remarqué l’intérêt manifeste du curieux pour la musique, ils vont demander à Jules s’il s’y connaissait en musique. Le jeune Wembadio leur répondit qu’il s’essayait au chant. Ils lui demandent alors de chanter quelque chose pour eux. Wembadio va interpréter la chanson ” Adios Théthé ” de Tabu Ley. Éblouis par la qualité de la voix et l’aisance de la prestation, ces auditeurs vont juste lui demander son nom et son adresse. Le lendemain de cette rencontre Jules, rentré chez lui, reçoit la visite d’un certain Vital Di-Vita Moanda, plus connu sous le diminutif de Vital Di-Vita Moanda.

Une icône

Avec ses nouveaux amis se monte la formation musicale Zaïko Langa-Langa. Après avoir été chassé de cet orchestre,il est de passage dans deux nouveaux orchestres ( Yoka Lokole et Isifi Lokole) avant de créer Viva La Musica, qui se produit en public pour la première fois le 26 février 1977. Sa carrière le mènera en Europe, mais aussi au Japon et en Amérique du Nord. Devenu une icône de la musique africaine et de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), Wemba sera amené à travailler avec des noms de la musique occidentale comme Peter Gabriel.