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Parc National de Kahuzi-Biega : 53 ans sous le signe de la valorisation des populations locales

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Parc National de Kahuzi-Biega : 53 ans sous le signe de la valorisation des populations locales

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Par YHR

Le Parc national de Kahuzi-Biega a soufflé sur ses 53 bougies ce mardi 30 Novembre à Tshivanga, dans le territoire de Kabare, au Sud-Kivu. À l’occasion de cet anniversaire, le directeur de site, le Docteur Déo Kujirakwinja Kalyongo, a expliqué qu’il est plus que temps de mettre en valeur les populations autochtones et locales, en les associant à la stratégie de protection du parc, pour mieux répondre au défi du changement climatique. « Le fait qu’à présent, nous faisons face aux défis de changement climatique mais on est obligé d’assurer qu’on puisse faire face à ça en protégeant la forêt que nous avons », a insisté Kujirakwinja.

Protéger une exceptionnelle biodiversité

Et de poursuivre : « Premièrement, par rapport à la stratégie, c’est de se rapprocher de la communauté locale afin d’assurer qu’il y a non seulement cette participation à la stratégie, mais aussi, c’est de ramener les gens à la cohésion sociale parce que des fois, on n’arrive pas à protéger cette forêt quand il y a des conflits entre les communautés. Troisième, c’est de créer des opportunités d’emploi pour les communautés locales afin qu’elles puissent se tourner vers les activités génératrices des revenus ou alors vers l’emploi plus tôt que vers l’exploitation des ressources naturelles. »
Le Parc National de Kahuzi-Biega a été créé par l’ordonnance-loi N° 70-316 du 30 novembre 1970. L’entité avait au départ une superficie de 60.000 ha. Ses limites actuelles ont été définies et fixées par l’ordonnance N° 75-238 du 22 juillet 1975. Elles étaient alors portées à 600.000 ha. 

La proposition de la création de la réserve intégrale est venue d’Adrien Deschryver, conservateur, considéré comme le fondateur du Parc National de Kahuzi-Biega. À l’origine, les autorités coloniales voulaient protéger son exceptionnelle biodiversité, comprenant notamment les gorilles des plaines de l’Est. C’est ainsi qu’en 1937, pour empêcher toute chasse dans cette zone, une réserve intégrale fut créée par l’ordonnance loi numéro 81/AGR du gouverneur général du Congo belge de l’époque, Pierre Ryckmans.

Site du Patrimoine Mondial en Péril

La réserve se nommait « Réserve Intégrale Zoologique Forestière dans la région du Mont Kahuzi. Elle assurait une protection absolue de la faune de cette région, avec interdiction formelle de toute forme d’exploitation des ressources, sauf pour des raisons de recherche scientifique. Cette réserve avait une superficie de 75.000 ha, plus grande que ne l’aura le parc, en 1970.

Trois blocs destinés à l’élevage ont été établis au sud de la réserve par l’administrateur colonial à travers le comité national du Kivu en 1952.
En 1997, suite aux guerres récurrentes à l’Est de la RDC (présence de réfugiés rwandais remontant à 1994 et de multiples groupes armés dans le Parc), l’UNESCO plaça le PNKB sur la liste des Sites du Patrimoine Mondial en Péril (UNESCO, 1997 ; http://whc.unesco.org/en/list/137), statut qui lui est encore conféré aujourd’hui. Le PNKB est cogéré par WCS et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Ces deux partenaires se donnent pour le développement de ce patrimoine mondial.