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Formation du prochain Gouvernement : quand les Congolaises cherchent à se contenter de miettes

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Formation du prochain Gouvernement : quand les Congolaises cherchent à se contenter de miettes

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Par Tantia Sakata

Il ne reste plus que quelques mois pour la formation d’un nouveau gouvernement en République Démocratique du Congo.Entre temps, les voix s’élèvent déjà dans le camp des femmes , exigeant leur représentativité dans l’exécutif. Drôle est de constater que la lutte de la plupart de Congolaises se focalise sur le respect de quotas de 30% de la gent féminine lors de la formation de ce prochain Gouvernement.

Pourtant, la Constitution est claire dans son article 14 qui stipule: « la femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions. La loi fixe les modalités d’application de ces droits «. En d’autres termes, la loi mère en RDC parle normalement de la parité homme-femme en ce qui concerne la représentation de deux sexes dans les postes de prise des décisions.

Comme qui dirait, le combat de la femme pour sa représentation à tous les niveaux de responsabilité devrait normalement se baser conformément à la loi. Le fait de vouloir se contenter de miettes est un contraste du moment où ces Congolaises ont été aux premières loges, en militant pour la reconnaissance de la parité, lors de l’élaboration de cette Constitution promulguée en 2006, après référendum.

A cette époque, il faut le souligner, les femmes politiques de l’opposition, de la majorité au pouvoir et de la société civile ont milité ensemble pour faire entendre leur revendication en inscrivant la parité homme-femme dans la Constitution.

Depuis, le même dynamisme n’est plus constaté quant à l’application de l’article 14 de ladite Constitution. Les Congolaises ne savent plus parler un seul langage lorsqu’il s’agit d’exiger d’être représentées équitablement dans les différentes institutions de la République.

Malheureusement, le manque d’unité sur la question empêchera les femmes d’atteindre les Objectifs de développement durable, précisément l’ODD 5 axé sur l’égalité des sexes et l’autonomisation toutes les femmes et les filles d’ici 2030. « Garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique et publique « figure parmi les cibles de cet ODD.

Selon certains observateurs avertis, les Congolaises ne peuvent pas exiger une chose qui ne cadre pas avec la loi. Parce nul n’est au-dessus de la loi, elles doivent plutôt pousser changer la donne en exigeant tout simplement l’application de la loi dans un pays dit démocratique.
Point n’est besoin de signaler que le développement de la RDC ne concerne pas uniquement les hommes. La femme a également sa place pour apporter sa pierre dans la construction de la République.

Raison pour laquelle, la justice distributive doit se faire pour les deux sexes, surtout que la femme a été longtemps oubliée dans la gestion de la chose publique. Cet écart devrait normalement être comblé naturellement si l’on respectait la loi. Une loi qui donne également la possibilité aux dames de bénéficier sur le même point d’égalité des mêmes droits que les hommes.

Il revient aux Congolaises de pouvoir recadrer leur lutte en exigeant le respect de la parité plutôt que d’un quelconque quotas. Certes, le chemin à parcourir reste encore long, mais cela ne peut être un motif de découragement ou d’abandon d’une lutte loyale.

À l’approche de la date du 8 mars consacrée à la Journée internationale des droits de la femme, il est important que les femmes de la RDC, toutes tendances confondues, puissent faire l’évaluation de leur bilan dans la lutte de la reconnaissance de leurs droits. Il est donc nécessaire, pour elles, de s’autoévaluer en s’attaquant à leurs vrais problèmes que de travailler sans pour autant atteindre la cible réelle.