Après l’audit du fichier électoral par l’OIF : Les Laïcs catholiques pour la restructuration de la CENI
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Pour cette structure, le travail effectué par la centrale électorale n’étant pas à la hauteur, le renouvellement du comité Nangaa s’avère indispensable
Au lendemain de la publication des conclusions de l’audit du fichier électoral conduit par les experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques (CALCC) exige la restructuration de la centrale électorale. Le CALCC tient à féliciter toutes les forces politiques et sociales qui avaient exigé l’audit du fichier électoral et la CENI d’en avoir accepté et facilité la conduite et l’OIF de l’avoir conduit.
Crispin Nlanda Ibanda, Président de cette organisation, estime dans un communiqué que si au total, près de 25 % du corps électoral est sujet à caution, cela signifie qu’il y a de graves lacunes dans la conduite du processus technique. « Le langage diplomatique de l’OIF qui dit que le fichier est perfectible signifie simplement que le processus n’est pas crédible. C’est cela que cache la recommandation insistante de l’OIF à la CENI », note Crispin Nlanda.
A en croire le numéro un du CALCC, les failles relevées par l’audit prouvent le déficit managérial de l’équipe dirigeante de la centrale électorale. « La CENI est responsable de tous les manquements relevés », fronde –t-il. Pour lui, à cette allure, il faut s’interroger sur sa capacité de poursuivre les autres opérations notamment l’enrôlement des Congolais de l’étranger.
La CENI est à redynamiser
Le président du Conseil de l’Apostolat des Laïcs catholiques au Congo se réfère à l’Accord politique du centre interdiocésain en ce qui concerne la restructuration de la centrale électorale. « Conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre, il est maintenant urgent de parler de la « redynamisation » de la CENI, notamment par le renforcement du contrôle de sa gestion technique et financière.
Il revient en premier au CNSA de se pencher sur la question et, aux composantes ayant délégué les membres à la CENI de se disposer à les interroger et le cas échéant de les sanctionner en leur retirant la confiance, s’il le faut », a-t-il martelé.
« Si cela n’est pas fait, nous aurons tous accepté l’organisation d’un processus vicié et vicieux qui ne pourra engendrer que les contestations et la violence. N’oublions pas que les élections soulèvent des passions et entrainent souvent des morts. Le sang de Congolais a trop coulé depuis plus de 20 ans. Nous ne devons pas nous-mêmes ouvrir encore d’autres portes », conseille Crispin Nlanda.
Arrêter de bâtir sur le mensonge
Etant une structure de l’église catholique, le CALCC « prie la CENI et tous les cabinets politiques qui interfèrent de jour ou de nuit dans l’action de cet organe d’appui à la démocratie et tous les animateurs des institutions de la République, le Chef de l’Etat, les Présidents des chambres du Parlement, le chef du gouvernement, les Présidents de la Cour Constitutionnelle et de la Cour Suprême de Justice que l’heure est venue d’arrêter de bâtir sur le mensonge, la ruse et la tricherie qui n’engendrent que la haine dans les cœurs des Congolaises et Congolais, l’injustice et la division au sein de la Nation ».
Il compte mobiliser les chrétiens à s’imprégner des valeurs de l’Evangile dans cette période de turbulence. « Le CALCC réaffirme son engagement à mener des chrétiens engagés en politique. Et pour cela, le CALCC soutiendra ou présentera à la Nation congolaise le nom d’une personnalité compétente et de moralité éprouvée qui peut assumer avec dignité les plus hautes fonctions de l’Etat », note l’organisation dans son communiqué.
Pour soutenir cette candidature, le CALCC prépare la liste de 500 candidats députés nationaux et 700 candidats députés provinciaux et mettra en place un réseau des témoins électoraux qui seront en mesure de récolter les PV de bureaux vote et lutter ainsi contre la fraude des résultats.
Appel à la diaspora
Dans cette option de la tenue des élections, le CALCC invite les Congolais de la diaspora à ne pas s’inquiéter et ne pas offrir de prétexte à ceux qui, nonobstant toute la propagande, ne veulent pas que les élections se tiennent en 2018. « Avec ou sans machine à voter, avec ou sans enrôlement des Congolais de l’étranger la diaspora, les élections doivent être organisées le 23 décembre 2018 », insiste Nlanda.
C’est pourquoi, mu par la foi et éclairé par la parole de Dieu, le CALCC travaille à faire lever les obstacles cachés qui bloquent la voie à la tenue des élections. « L’heure a sonné pour cette Nation de poser les bases du leadership qu’elle doit assumer dans le monde », conclut-t-il.
Par GKM