La session de mars clôturée sur un goût amer !
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Outre le Gouvernement qui se fait toujours attendre, il n’y a eu ni élections au sein des commissions permanentes, ni mise en place du comité des sages
L’Assemblée nationale a clôturé sa session ordinaire de mars le samedi 15 juin 2019, conformément à la Constitution, sans avoir organisé les élections au sein des commissions permanentes, ni mis en place le comité des sages, et surtout, sans avoir investi le gouvernement. Cette clôture a eu lieu dans un contexte de tensions, après la plénière de vendredi dernier et la suspension, par la plateforme d’opposition LAMUKA, de sa participation aux plénières.
Une session extraordinaire envisagée
La session de mars est clôturée alors que le peuple congolais est toujours dans l’attente de la publication du nouveau gouvernement. Il y a une semaine, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le nouveau Premier ministre, déclarait attendre la fin des négociations entre les plates-formes du Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH) pour former son gouvernement.
Une session extraordinaire est donc envisageable pour l’Assemblée nationale, alors que le Sénat va poursuivre normalement sa session inaugurale, jusqu’à l’installation de son bureau définitif. Les dix commissions permanentes de la chambre basse du Parlement ont été officiellement installées au cours de la plénière de vendredi. Chaque commission compte en moyenne 40 députés nationaux.
Sur fond de vives tensions
Dans une intervention, le député Henri-Thomas Lokondo a exprimé le vœu que les membres des différentes commissions laissent à ceux de leurs collègues ayant plus de compétences spécifiques diriger les différentes commissions, qui sont les organes techniques permettant un travail de qualité de la chambre. Cette plénière s’est tenue en l’absence de la majorité des députés de l’opposition (LAMUKA) et du premier vice-président Jean-Marc Kabund-A- Kabund. Une forte surveillance policière a aussi été remarquée. Seuls les députés, les membres du bureau, le personnel administratif, tout comme la presse accréditée, ont eu le droit d’accéder à l’imposant bâtiment de la commune de Lingwala.
Il sied de noter que la semaine passée a été riche en rebondissements, avec une descente musclée au Palais du Peuple des combattants présumés de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Ces derniers étaient allés protester contre les propos du député national Charles Nawej à l’encontre du président Félix Tshisekedi, qu’il aurait traité d’inconscient. Des élus ont été malmenés et les véhicules de certains députés caillassés… des sièges de partis politiques ont été saccagés, tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays. Des excuses publiques ont été exigées.
C’est dans ce climat très tendu que les députés nationaux prennent leurs vacances qui pourraient être écourtées en cas de convocation d’une session extraordinaire d’ici la fin du mois de juin en cours. Tout dépendant de l’aboutissement de l’issue des tractions en cours pour la publication du gouvernement tant attendu par les Congolais.
Par YHR