La diplomatie préventive de l’ONU serait-elle à ce rendez-vous considéré comme celui de la dernière chance pour la RDC ?

A l’allure où vont les choses sur l’échiquier politique national tout porte à croire que la République démocratique du Congo n’est plus loin d’un grave conflit aux conséquences incalculables que la communauté se doit de conjurer !

En effet, la République Démocratique du Congo se trouve à présent à un tournant décisif du processus électoral commencé depuis environ deux ans.

Il s’agit de rendre effectives les élections législative et présidentielle qui devraient couronner la série de tant d’autres que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pu réaliser pour des raisons que l’ensemble du peuple congolais ignore totalement (élections locales, municipales, provinciales) alors que les mandats de tous les dirigeants du pays sont arrivés à leur terme.

De cette non-tenue inexpliquée des élections à tous les niveaux sont parties des frustrations de la classe politique nationale, en particulier, et de masses populaires qui voient leur planche de salut à travers l’alternance à obtenir par le truchement des élections libres, démocratiques et transparentes dont les résultats devraient être opposables à tous !

Il s’en suit une situation générale de ” ni paix “, ” ni guerre ” qui pourrait à tout moment dégénérer si les promesses autour des élections annoncées avec tambour et trompette ne sont pas tenues.

C’est en fait dans ce climat équivoque de ” ni paix “, ” ni guerre ” que le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon sera accueilli demain mercredi à Kinshasa avec une forte dose d’hypocrisie par les officiels congolais épiés à distance par les leaders de formations politiques et des organisations de la Société civile !

Arrivé au pays aujourd’hui mardi par la localité de Kichanga en territoire de Masisi, province du Nord-Kivu, le Secrétaire Général des Nations Unies qui vient prendre part à la Conférence sur les investissements du secteur privé dans la région de Grands lacs (africains) touchera du doigt les causes de l’instabilité pathologique de cette localité fortement meurtrie par des rébellions à répétition (ancien refuge fortifié du général Laurent Nkunda en séjour prolongé actuellement au Rwanda) mais on pense généralement qu’il ne pourrait pas manquer d’aborder les questions qui intéressent au plus haut point en masses populaires congolaises. Il s’agit principalement des élections dans les délais et du dialogue politique inclusif qui manque cruellement de médiateur à leur goût !

En prenant la mesure de risques courus en RDC, Ban Ki-moon est invité à faire appel à la diplomatie préventive de l’ONU qui avait manqué à l’époque pour éviter la guerre du Biafra, le génocide interwandais, la guerre civile qui prend forme au Burundi, etc. En attendant, bienvenue au Secrétaire Général de l’ONU en RDC.

PAR KAMBALE MUTOGHERWA