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J. Kabila pourrait surprendre et lâcher des lèche-bottes

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J. Kabila pourrait surprendre et lâcher des lèche-bottes

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Comme Mobutu en avril 1990 à N’Sele

Les partis politiques ne sont pas des cercles restreints d’individus regroupés en vrac et au gré des circonstances, sans communion d’idées, sans professions de foi et sans base. Ils se mesurent au nombre de leurs militants de base, à la capacité de les mobiliser et à l’affirmation de leur idéal.

Si ces critères élémentaires ne sont pas remplis et démontrés, ceux qu’on présente comme des partis politiques ne sont que des partis alimentaires, composés de cadres en quête de privilèges dans l’entourage du pouvoir, sans militants de base. Ils sont habitués à faire beaucoup de bruits pour se donner en spectacle comme la mouche du coche, alors que les vrais partis politiques s’appuient sur leurs militants de base qu’ils mobilisent pour montrer en public de quoi ils sont capables sur la scène politique.

Les partis sans base et sans idéal ne survivent jamais à leurs fondateurs. Partis de circonstance, ils disparaissent aussitôt au pouvoir qu’ils incarnent ou dans l’abrite duquel gravitent leurs fondateurs et dirigeants tombe d’une manière ou d’une autre. Qu’en est-il aujourd’hui, à titre d’exemple, du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) du maréchal Mobutu et de ses apparatchiks ? Et pourtant l’on prétendait que c’était un grand parti de masse, sous la bannière duquel on avait chanté et dansé en l’honneur du Guide.

Des mobutistes civils et militaires apparemment inconditionnels, qui abreuvaient le Président-Fondateur du MPR de mensonge et de chimère, l’incitaient à s’opposer à la restauration de la démocratie et l’Etat de droit, ne se sont pas embarrassés de scrupules pour se convertir hypocritement au Kabilisme.

On les voit trôner dans toutes les structures du PPRD, du pouvoir et de la Mouvance présidentielle. Comme la fois passée, les mêmes rats ne vont pas hésiter à quitter le navire. Toutefois, force est de constater que les caciques du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et le développement) sont fiers d’eux et sûrs de leur coup en perspective.

Les scrupules ne les étouffent pas. Ils n’ont pas peur du qu’en-dira-t-on. Le pouvoir pour le pouvoir et rien que le pouvoir sous la houlette de Joseph Kabila, dont ils utilisent le nom sans son blanc-seing, seulement en guise de paravent afin de pouvoir assouvir leurs propres ambitions personnelles. Apparemment, ils donnent l’impression de rouler pour lui, de lui être fidèles. En réalité, ce sont ses mauvais anges, constituant un panier de crabes dans une mare aux grenouilles autour du pouvoir.

Kabila porte seul sa croix

Malgré toutes les gesticulations qu’ils font, ils semblent oublier qu’ils sont seulement les prébendiers d’un système dont l’origine et les réalités leur échappent totalement. Ce sont les réalités qui avaient contraint Mobutu à surprendre ses courtisans le 24 avril 1990 à N’Sele, avec émotion et ses yeux embués de larmes.

Sans gêne et toute honte bue, ils sont en train les uns les autres dans les médias écrits et audiovisuels, de s’apostropher de s’incendier, de s’engueuler, de s’invectiver, avec le nom de Joseph Kabila plein la bouche. S’ils sont sincères et disposés à s’offrir en holocauste pour Joseph Kabila, pourquoi ne sont-ils pas sur la même longueur d’onde ? Au contraire, ils le couvrent d’éloges excessifs et hypocrites, indisposant des gens et des observateurs étrangers.

Le président Joseph Kabila, seul parmi eux peut être, connait l’origine et les réalités de son accession au pouvoir. Il les laisse s’agiter, se contredire, se déchirer et s’entraccuser. Jusqu’ici il se tient coi. Quant à la révision de la Constitution pour le maintien de Joseph Kabila au pouvoir à vie, les avis sont très partagés entre eux : oui pour les uns/non pour les autres.

Kabila politiquement un électron libre
Jouisseurs et pêcheurs en eau trouble, tous ces courtisans sont inconscients du pourrissement du climat politique et social très inquiétant. Le pouvoir qui leur sert d’assiette au beurre, autour duquel ils s’agitent et s’agglutinent comme des mouches sur du miel, n’est pas ex nihilo. Ce pouvoir repose sur un système dont l’architecture et l’échafaudage ne sont pas connu d’eux.

Joseph Kabila en sait quelque chose. Son mutisme très remarqué devrait les rendre perplexes. Il observe et les laisse se divertir comme ils l’entendent. Ils sont loin de se douter d’une surprise désagréable qu’il leur ménage.

Il sent seul le poids de la croix qu’il porte dans ce pays. Et cette croix est si pesante qu’il ne saurait la porter indéfiniment, pris en otage par les thuriféraires du sérail, et il ne serait pas fâché d’en être soulagé. Le système dans lequel évolue le pouvoir en RDC est un univers compliqué que ne maitrisent que les tireurs de ficelles du club des impérialistes occidentaux.

Se laissant guider par sa conscience et comprenant que le moment psychologique écrit est arrivé, Joseph Kabila pourrait enfin de compte surprendre et plonger tous ces lèche-bottes dans la confusion.

Le président Joseph Kabila est parfaitement conscient que son maintien au pouvoir et son destin politique ne dépendent pas du tout des gesticulations des cadres du PPRD. Il ne leur doit absolument rien et ils ne lui sont d’aucun secours.

Au contraire, eux lui doivent tout et ils ne gravitent dans son orbite que pour défendre et gagner leur propre bifteck. La preuve en est qu’en 2006 comme en 2011, il s’était présenté candidat indépendant à l’élection présidentielle, dédaignant de concourir coiffé de la casquette du PPRD. Pas de meeting public, pas de conférence de presse qu’il tient en tant que Président du PPRD ou d’autorité morale…

Il agit politiquement en électron libre, n’ayant pas d’attaches avec un parti politique ou une plateforme. Il est clair que les politiciens du PPRD et les alliés prêchent pour leur paroisse, se retranchant derrière le nom de Joseph Kabila pour servir de faire-valoir.

Ce sont des opportunistes qui amusent la galerie sans être convaincus de leurs faits et gestes. Des personnages insignifiants comiques, dont les discours, propos et comportements discréditent davantage le pouvoir qu’ils l’honorent. Il est conscient qu’ils l’encombrent inutilement. Il ne se ferait aucun scrupule de les lâcher au moment inattendu dans crier gare. C’est l’ouragan de l’histoire qui se produit comme le voleur dans la nuit, surprenant et punissant les arrogants.

Par Jean N’Saka wa N’Saka/Journaliste Indépendant

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