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Dialogue de la cité de l’UA : Apparente divergence des parties et ignorance inquiétante de Kodjo

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Dialogue de la cité de l’UA : Apparente divergence des parties et ignorance inquiétante de Kodjo

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La transparence oblige, l’opinion tant nationale et internationale veut connaitre le cout financier du dialogue et la source de provenance de l’argent. Le vendredi dernier, au cours d’un point de presse tenu à la cité de l’Union Africaine, dans la commune de Ngaliema, Edem Kodjo,le facilitateur désigné par l’UA n’était pas en mesure de révéler à la presse le cout de ce forum et ceux qui ont contribué financièrement pour la réussite du dialogue. ” Je suis facilitateur et non comptable “, a répondu Kodjo.

Une réponse peut convaincante surtout que l’homme d’Etat togolais en sa qualité du facilitateur du dialogue est censé connaitre tous les contours et les états financiers de ce forum et les différents contributeurs afin d’éviter les suspicions car, à la Cité, les congolais estiment que c’est le gouvernement de la RDC qui finance les travaux. Ce qui fera que les résolutions de ce forum seront toujours en faveur de ceux qui cherchent à contourner la Constitution. Conformément à la feuille de route point 9.1, adoptée lors des travaux du comité préparatoire du dialogue à l’Hôtel Béatrice, dans la commune de la Gombe, il est dit que les différentes étapes et actions du processus de dialogue ont besoin de moyens tant logistiques que financiers. Pour soutenir ces coûts et avoir des ressources prévisibles, un ” Fonds pour le dialogue ” est établi, alimenté par l’Etat Congolais “.

Voilà ce qui donne encore raison au Rassemblement qui continue à boycotter ce dialogue en récusant Edem Kodjo. D’autres sources renseignent que plusieurs ses rencontres avec Etienne Tshisekedi, cette question de financement du dialogue et source d’argent avait été débattue entre le facilitateur et le Sphinx de Limete. Mais cette source indique que Kodjo n’avait pas réussi à convaincre le ” Lider Maximo ” sur la question de qui va financer le dialogue. D’où la méfiance entre ces deux personnalités.

Comme ce forum est pris en charge par le Gouvernement de la RDC, qui a refusé de donner les moyens à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour organiser les élections dans le délai, il est clair que les recommandations du dialogue sont à l’avantage de Joseph Kabila.

Le vendredi dernier, les participants au dialogue ont touché des enveloppes pour leur per diem de cinq jours. Ce qui constitue une corruption morale surtout que le chiffre soufflé par un délégué coupe déjà l’oreille.

On espère qu’après le dialogue, certains pourront faire de bonnes affaires. Comme animateur principal de l’ensemble du processus du dialogue national, Edem Kodjo devrait être à la hauteur de sa tache en maitrisant tous les contours. Pour rappel, lors du dialogue inter congolais de Sun City en 2002 sous la médiation du Botswanais Ketumile Masire, l’UA sous la présidence de l’Ivoirien Amara Essy avait remis à la médiation une enveloppe de 500.000 dollars américains.

Il faut signaler également que le gouvernement sud-africain, sous Thabo Mbeki, avait débloqué plus de 8.000.000 de dollars américains. Mais aujourd’hui, il est regrettable de constater qu’Edem Kodjo ignore certains contours du dialogue sur le plan financier.

Trois commissions thématiques mises sur pied

Au terme des travaux du vendredi dernier, les parties prenantes au Dialogue politique national ont échangé sur l’ensemble des exposés relatifs aux séquences des élections, le fichier électoral, la sécurisation des élections et du territoire national ainsi que sur le budget et le financement du processus électoral en République Démocratique du Congo. Ainsi, trois commissions thématiques ont été mises sur pied. Il s’agit des commissions sur les Élections, sécurisation, confiance et équité, en vue d’examiner toutes les préoccupations exprimées au Dialogue, à travers les commissions qui vont siéger pendant deux jours.

S’agissant de la commission Election, elle traite du fichier électoral, de la séquence des élections et du budget ainsi que du financement. Concernant la commission Sécurisation, elle s’occupe de la sécurisation du processus électoral et de la sécurité des personnes. Pour la commission Confiance et équité, ce groupe examine les mesures de confiance. Celles d’équité et de transparence ainsi que du code de bonne conduite. Ces travaux en commission se font samedi et lundi et la plénière reprenne le mardi 13 septembre 2016.

Pour le Facilitateur Edem Kodjo, la question de la libération des prisonniers politiques et de l’ouverture des organes de presse fermés est en train d’être réglée. S’agissant des absents, Edem Kodjo a dit que le dialogue reste ouvert et toujours prêt à accueillir les parties qui auront fait le choix de prendre le train en marche.

Divergence entre la MP et l’Opposition au dialogue

Les délégués du pouvoir en place et de l’opposition au dialogue politique se disent favorables aux élections. Mais, par quel scrutin commencer le processus ? Cette question a fait apparaître des thèses contradictoires entre ces deux composantes, lors de la cinquième journée du forum consacrée vendredi 9 septembre à Kinshasa au “débat général et constructif” sur les différents exposés présentés depuis le début des travaux. En ce qui concerne la séquence des élections, la composante de l’opposition a pris l’option de commencer par la présidentielle et les législatives, car soutient-elle, la présidentielle est la seule élection constitutionnelle la plus importante et constitue la raison d’être du Dialogue.

Les délégués de la Majorité soutiennent aussi une séquence des élections prévoyant l’organisation des scrutins en commençant par les élections locales puis la présidentielle, après une refonte totale du fichier électoral. D’où la mise sur pied ces trois commissions pour dégager le consensus sur le calendrier électoral et les séquences des élections.

La vérité de l’OIF contre les manœuvres de la CENI

Notons que la plénière du jeudi a principalement portée sur la présentation de la mission d’audit du fichier électoral de 2015 de l’OIF relative à la fiabilisation du fichier électoral ainsi que la présentation de la CENI sur les séquences des élections.

A cet effet, le représentant de l’OIF, le Général Siaka Sangare a expliqué les trois options de l’OIF pour fiabiliser le fichier électoral : le Malien a proposé entre autres le maintien du fichier de 2011, la révision partielle du fichier de 2011 en 9 mois et demi. Il a également proposé la refonte totale du fichier en 10 mois et demi. Cependant, pour l’OIF quelle que soit l’option levée, il faut conclure un accord politique.

Il a aussi attiré l’attention des parties au dialogue sur le respect des délais de commande des kits, la logistique, la sécurisation et le financement des élections. Le président de la CENI, a pour sa part, rappelé aux parties prenantes les trois séquences des élections, afin d’aider les participants à faire un choix informé. Nangaa soutient en premier lieu la tenue les législatives provinciales et locales, suivies des scrutins indirects y afférents, puis de la présidentielle et des législatives nationales. Il suggère en deuxième lieu l’organisation de la présidentielle et les législatives nationales, les législatives provinciales et locales, suivies des scrutins indirects.

Le président de la CENI propose l’organisation de tous les scrutins directs le même jour, suivis des indirects. La balle est dans le camp des parties prenantes qui doivent décider du nombre de jours pour les 11 scrutins dont 5 directs et 6 indirects, afin que la CENI prépare le budget et que le ministère de l’intérieur prenne les dispositions nécessaires, avec trois policiers par bureau, pour sécuriser plus de 80.000 bureaux, protéger le personnel de la CENI et le matériel électoral dans les provinces, communes, villes et territoires de la RDC.

Les à-côtés du dialogue

Les représentants des associations des peuples autochtones pygmées en RDC ont placé leur banderole devant l’entrée de la cité de l’UA, pour réclamer leur participation au dialogue politique. Dans leur mémo adressé facilitateur et aux chefs des missions diplomatiques, les pygmées dénoncent notamment la marginalisation dont ils font toujours l’objet lors de toutes les rencontres nationales congolaises.

Leur porte-parole, Mpia Bikopo, affirme ne pas comprendre l’exclusion de la minorité pygmée du dialogue; alors qu’il s’agit d’un forum national et inclusif: “La RDC est composée de quatre [peuples]: les bantous, les nilotiques, les soudanais et les pygmées. Ce dialogue est national et inclusif, pourquoi alors les premières personnes composant la RDC sont représentées et impliquées dans le dialogue et seuls les pygmées en sont exclus ?”, s’interroge -t-il.

De l’autre coté, les ex-groupes armés réunis au sein du national Front Patriotique ont dans une lettre ouverte adressée aux participants au dialogue exigeaient leur participation à ce forum.

” Eu égard à ce qui précède et exhortons pour la énième fois la facilitation, le panel , la majorité , l’opposition ainsi que la société civile d’ouvrir le quota spécial en faveur des partis issus des ex-groupes armés signataires des différents accords de paix ; sans quoi, les objectifs assignés à ce forum en vue de rétablir le processus électoral ne seront pas atteints “, écrits les signataires parmi lesquels Philipe Undji Yangya, ancien ministre Mai-Mai du Développement Rural et vice-président et porte-parole du national Front Patriotique.

La diaspora marginalisée

Jean-Pierre Alumba Kalumba, Représentant de la Diaspora au Comité préparatoire puis au dialogue proprement dit, est l’un des rares membres de la Diaspora à prendre part à ces assises politiques. Dans une lettre publiée le 6 septembre 2016 dont un journaliste de La Tempête des Tropiques s’est procuré une copie, Jean-Pierre Alumba Kalumba dénonce la sous représentation de la diaspora au dialogue. En effet, sur 280 délégués présents à ces assises, il n’y a que 5 membres de la Diaspora. Le quota additionnel de 80 participants n’a pas servi à corriger ce déséquilibre, regrette-t-il.

Au regard du poids économique de la Diaspora, Jean-Pierre Alumba souhaite que les Congolais de l’étranger aient au moins 10% en termes des participants. Soit: 28 membres au lieu de 5 actuellement. Son souci est aussi partagé par le vice ministre des affaires étrangères chargé des congolais de l’étranger, Antoine Boyamba.

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