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Massacres de Beni : les réactions fusent de partout !

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Massacres de Beni : les réactions fusent de partout !

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33 ONG exigent de la MONUSCO une enquête indépendante et urgente afin d’identifier les auteurs et complices de ces crimes et de les traduire en justice

La coalition de 33 organisations de la société civile pour le respect de la Constitution présente le bilan provisoire de 25 personnes tuées dont 20 civils et 5 militaires, 25 blessés graves, 4 maisons incendiées, plusieurs véhiculés endommagés, des biens pillés sans oublier des dizaines de personnes enlevées au cours de dernières attaques à Beni, au Nord-Kivu.

Cette Coalition de 33 0NG condamne fermement ce massacre qui s’ajoute à plusieurs autres commis déjà à Beni et ses environs depuis plus de 4 ans. Elle dénonce dans un communiqué l’incapacité du gouvernement de la RDC à assurer la protection des personnes et leurs biens à Beni et dans ses environs.

La Coalition de 33 ONG relève que cette insécurité généralisée est consécutive à la mauvaise gouvernance des ressources financières et logistiques affectées au maintien de la sécurité et du refus du gouvernement d’appliquer l’Accord politique global du 31 décembre 2016 qui a pour objectif principal le règlement définitif de la crise politique et la mobilisation de toutes les forces vives de la Nation dans la défense du territoire national.

« La Communauté internationale doit exiger la mise en œuvre immédiate de l’Accord de la Saint sylvestre notamment son volet des mesures de décrispation politique afin de créer un climat de détente politique et provoquer l’implication de tous les leaders politiques dans la recherche de la solution durable à l’insécurité qui règne à Beni et ses environs, a déclaré Me Georges Kapiamba, Coordonnateur de la CRC.

« Les membres des Nations Unies, réunis à la 73ème session de l’Assemblée Générale à New York aux Etats-Unis d’Amérique,  doivent se pencher sur la crise politique de la RDC et ses conséquences éventuelles sur la stabilité de la RDC et la Région  des grands lacs, et de lancer une mise en garde sévère aux dirigeants politiques de la RDC qui s’érigent en obstacle à la mise en œuvre de l’Accord de la saint Sylvestre, au nom de la soi-disant souveraineté, quant aux sanctions individuelles qu’ils pourront subir », a-t-il conclu.

La Coalition de 33 ONG exigent de la MONUSCO une enquête indépendante et urgente afin d’identifier les auteurs et complices de ces crimes et de les faire traduire en justice.  « Les tueries de Beni révoltent et heurtent toute conscience  humaine », selon l’ASADHO  « Depuis que le Président Kabila est au pouvoir, combien de Congolais ont été tués à Beni ?  Qui peut nous donner le bilan ?

Combien de fois, l’armée et les autorités publiques dont le Président Kabila lui-même ont promis de prendre des mesures sérieuses pour protéger cette partie du pays sans que rien de sérieux ne soit fait », s’interroge Me Jean-Claude Katende, président national de l’Association Africaine de Défense des droits de l’homme(ASADHO).

Julien Paluku devrait démissionner de ses fonctions

 Le Numéro 1 de l’ASADHO continue à se demander dans une tribune de routine publiée le lundi 24 septembre 2018 sur sa page Facebook comment des rebelles peuvent entrer en pleine ville de Beni, tuer ses habitants sans que les militaires de l’opération « Sokola » ne soient au courant et ne puissent réagir en temps utile?.

Pour le président de l’ASADHO, la tragédie de Beni montre les limites de la gouvernance politique et militaire au niveau provincial et national. Il a estimé que le gouverneur Julien Paluku devrait démissionner de ses fonctions. Ainsi, appelle-t-il la population du Nord-Kivu à exiger la démission de ce gouverneur «dont l’incompétence en matière de protection de la province est manifeste», croit-il savoir.

Selon l’ASADHO, la défense du territoire et la protection des citoyens congolais font partie des questions de souveraineté nationale. « Vraiment, si nous laissons les mêmes personnes revenir au pouvoir afin de continuer la même politique de la terre brulée, nous ne serons plus de victimes mais des complices », a-t-il prévenu.
Et Jean-Claude Katende conclut: « le Congo a connu trop de morts à cause des dirigeants irresponsables et égoïstes. Il faut que cela s’arrête! ».

Consternation du Dr Denis Mukwege

Dans une déclaration  datée du 22 septembre 2018, le Dr Denis Mukwege se dit consterner par les tueries de Beni.
« Je déplore la mort de 14 civils et 4 militaires congolais, selon le bilan de la Société Civile de Beni. Je compatis à la peine des familles éplorées et exprime mes condoléances les plus attristées ainsi que ma solidarité avec toute la communauté de Beni », a déclaré le médecin congolais.

Le Dr Denis Mukwege condamne sans réserve ces crimes barbares et lâches et plaide pour qu’une enquête sérieuse soit conduite dans les meilleurs délais et que les responsables de ce massacre soient poursuivis et punis. Le médecin congolais spécialisé dans la prise en charge médicale des femmes victimes des violences sexuelles exhorte le gouvernement Congolais à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de la population, en rappelant que la protection de civils constitue l’une de premières responsabilités de l’Etat.

Denis Mukwege invite la classe politique congolaise à s’unir aux organisations de la société civile et aux forces armées de la RDC afin de chercher des solutions durables à ces attaques qui continuent à endeuiller la ville de Beni.  « Je les exhorte à œuvrer au renforcement des mesures de sécurité collectives de la population et d’agir en prévention comme en répression de ces crimes odieux », martèle–t-il.

Mukwege interpelle les pays voisins : « Lorsque la case du voisin brûle, la tradition africaine impose à chacun d’agir pour éteindre le feu ».

Par GKM

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