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Eruption du volcan Nyiragongo:La Caritas Goma lance un SOS pour la population touchée

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Eruption du volcan Nyiragongo:La Caritas Goma lance un SOS pour la population touchée

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Par Carroll Madiya

Après 1977 et février 2002, le volcan Nyiragongo, au Nord-Kivu, une des 26 provinces de la RD Congo, est entré en éruption le samedi 22 mai. Jadis traumatisée par le choc de la catastrophe de 2002, la population de Goma et du territoire de Nyiragongo a été prise de panique, et devant cette avancée troublante de la lave volcanique sur la ville de Goma (dans sa partie Nord), des milliers de familles ont choisi de prendre la fuite.

Selon la cellule de communication de la Caritas Goma, dans cette débandage, des maisons et des boutiques ont été pillées par des personnes de mauvaise foi. Des enfants et des personnes adultes vulnérables se sont égarés et des malades ont rechuté dans leur souffrance (malaises).

Par ailleurs, des personnes sont décédées, exposées à divers dangers auxquels elles ont dû faire face pendant cette cavale nocturne, au milieu des milliers d’autres déplacés. De nombreuses familles ont perdu leurs domiciles et leurs biens de première nécessité, emportés par la lave volcanique. Sans parler de leur bétail retrouvé, dans la plupart des cas, asphyxié par le gaz volcanique ou simplement consumé par le feu.

Des infrastructures sociales (centres de santé, écoles, bornes fontaines) sont partis en fumée, notamment dans le faubourg de Buhene (au nord de Goma) qui compte une importante population rurale venue s’y installer en fuyant l’insécurité qui gangrène les territoires de Rutshuru et de Beni, toujours au Nord-Kivu.

Des réservoirs d’eau d’une capacité importante aménagés par l’ONG internationale Mercy Corps et qui desservent plus de cinq quartiers de Goma, ont été partiellement ensevelis par la lave, a confirmé la cellule de communication Caritas Congo Asbl.
Cette population, déjà appauvrie par des années de guerre aux conséquences innombrables, se voit de nouveau contrainte de prendre la fuite en ignorant complètement le contenu du Plan d’évacuation de la ville de Goma, mis en place par le Gouvernement provincial qui, du reste, n’a pas été suffisamment vulgarisé.

Les besoins urgents des victimes

Apres une analyse sur les besoins humanitaires de la population victime des dégâts causés par le volcan, la Caritas Goma lance un appel d’urgence humanitaire consistant à assister en biens de première nécessité les personnes les plus démunies ayant perdu l’essentiel de leurs moyens de subsistance à la suite de cette éruption volcanique. Dans la mesure du possible, inclure l’aménagement des abris provisoires pour les familles se trouvant sans abri.

Selon cette organisation caritative de l’Eglise catholique située à Goma, il est également nécessaire d’aménager des cliniques de soins provisoires dans des zones touchées par la lave volcanique ou encore d’appuyer des structures sanitaires se trouvant dans des zones de refuge et/ou de retour des personnes sinistrées, afin d’assurer les soins de santé de base des populations les plus affectées par l’éruption volcanique.

Par ailleurs, de mettre en place des activités de prévention des épidémies (notamment du choléra et d’autres maladies d’origine hydrique touchant principalement les enfants), et renforcer les capacités des structures sanitaires à répondre à toute urgence sanitaire qui pourrait naitre de cette situation, y compris la possibilité de la montée (croissance brusque) des cas de Covid-19 due à une certaine baisse de vigilance en ce moment où tout le monde est d’abord préoccupé par l’éruption du volcan.

Il est également important de remettre en place un mécanisme rapide et adapté de recherche d’enfants et d’adultes vulnérables égarés. Ceci, sans perdre de temps, étant donné que l’activité sismique du Nyiragongo reste intense et qu’en cas de nouvelles coulées de lave, de nouveaux mouvements de population pourraient causer de nombreux autres cas d’égarement. Selon Caritas Goma, ces besoins ne sont pas les seuls, mais sont, en ce moment précis, les plus urgents.